A propos du mot dévoyé « Complotisme »

Chers frères et sœurs,

Il nous incombe aujourd’hui d’examiner un terme qui a pris racine dans notre langage contemporain, un mot qui semble porter en lui une condamnation implicite de la raison humaine : le « complotisme ». Un terme qui, à première vue, se dresse comme une barrière infranchissable contre toute tentative de questionner, d’explorer, de mettre en lumière ce qui peut demeurer obscur dans les affaires des hommes.

Or, si nous scrutons attentivement ce terme, nous découvrons qu’il est lourd de préjugés et de parti pris. Il suggère que toute pensée qui s’écarte du chemin tracé par la doxa, toute hypothèse qui ose défier les récits officiels, relève de la paranoïa ou de l’irrationalité. Cependant, dans l’enceinte même de nos lois, nous trouvons une reconnaissance formelle de l’existence de tels complots. Je parle ici de l’association de malfaiteurs.

Que dit donc cette association de malfaiteurs, sinon que des hommes, poussés par des desseins souvent obscurs, peuvent se rassembler, ourdir des plans, œuvrer dans les ténèbres pour leurs fins inavouables? Le droit pénal, dans sa sagesse, n’ignore pas cette sombre facette de la nature humaine. Au contraire, il l’anticipe, il la prévoit, et il s’y prépare. Pourquoi alors, à la lumière de cette reconnaissance légale, devrions-nous mépriser ou ridiculiser ceux qui, par souci de vigilance, s’interrogent sur les rouages cachés de notre société?

N’est-il pas écrit : « Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:21) ? Il est donc du devoir de l’homme sage de sonder, d’interroger, d’examiner toutes les informations, même celles qui semblent contraires au consensus populaire.

Si le droit reconnaît que des hommes peuvent se lier pour des fins malfaisantes, pourquoi ne pas accorder la même présomption de prudence à ceux qui alertent sur de possibles complots ? Ne serait-il pas plus sage de distinguer entre la véritable déraison et la légitime prudence ? Ainsi, ne devons-nous pas jeter l’anathème sur le « complotisme » comme un tout, mais discerner, avec sagesse et modération, ce qui peut être éclairant et pertinent de ce qui ne l’est pas.

En vérité, mes frères, le terme « complotisme » est lui-même un piège pour l’esprit critique. Il emprisonne la pensée dans un carcan de mépris préétabli, éteignant la flamme de la curiosité légitime. Souvenons-nous que le discernement est la clé de la sagesse, et la vigilance, le gardien de la vérité.

Exhortons-nous donc les uns les autres à la prudence et à la sagesse, à l’instar du droit qui reconnaît la réalité des complots par l’association de malfaiteurs. Ne permettons pas à des termes biaisés de nous détourner de notre quête de vérité et de justice. Amen.

Saint Augustin, ce grand penseur, nous enseigne que la recherche de la vérité est une quête noble et incessante. En son esprit, examinons, questionnons, et retenons ce qui est bon, sans nous laisser entraver par des termes qui pourraient obscurcir notre jugement.

Pax vobiscum.

Benedicat vos Deus, etiam propinquos vestros, et custodiat vos in suo aeterno amore, Amen.

Stéphane

3 juin 2024

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