[INEDIT] Catéchisme en images du père Vincent Paul Bailly

Chers amis,

Voici les 70 gravures, avec leurs explications, du catéchisme en images du père Vincent Paul Bailly, fondateur du journal français La Croix, notamment, en 1883. L’édition papier du catéchisme en images est aujourd’hui épuisée, mais, j’ai pu obtenir, à l’aide de la providence, une version de ce fabuleux ouvrage qui sera utile à tous.

Vous trouverez une gravure par jour. Par conséquent, l’ouvrage complet sera reconstitué au bout de 70 jours.

Le fichier PDF complet sera livré le 25 février 2018. Sainte lecture !

La mort de Louis XVI : le crime de la Nation contre la Souveraineté royale !

La Question : Actualité Religieuse

 « Chaque goutte du sang de Louis XVI

en coûtera des torrents à la France »

Joseph de Maistre, 1796

« Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la souveraineté, nul n’ayant des suites plus terribles. Si la souveraineté réside sur une tête, et que cette tête tombe victime de l’attentat, le crime augmente d’atrocité. Mais si ce Souverain n’a mérité son sort par aucun crime ; si ses vertus même ont armé contre lui la main des coupables, le crime n’a plus de nom. A ces traits on reconnaît la mort de Louis XVI ; mais ce qu’il est important de remarquer, c’est que jamais un plus grand crime n’eut plus de complices.

La mort de Charles Ier en eut bien moins, et cependant il était possible de lui faire des reproches que Louis XVI ne mérita point. Cependant on lui donna des…

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Les pensées de Pascal : II. preuves de Jésus-Christ. III

Voici la suite de ces quelques articles consacrés aux pensées de Pascal.

7e extrait : « seconde Partie. Article II. Preuves de Jésus-Christ par les Prophéties. IIIe pensée. »

« Le temps est prédit par l’état du peuple juif, par l’état du peuple païen, par l’état du temple, par le nombre des années.

Les prophètes ayant donné diverses marques qui devaient toutes arriver à l’avénement du Messie, il fallait que toutes ces marques arrivassent en même temps ; et ainsi il fallait que la quatrième monarchie fût venue lorsque les septante semaines de Daniel seraient accomplies ; que le sceptre fût alors ôté de Juda ; et qu’alors le Messie arrivât. Et Jésus-Christ est arrivé alors, qui s’est dit le Messie.

Il est prédit que dans la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, avant que la domination des Juifs fût ôtée, et en la septantième semaine de Daniel, les Païens seraient instruits et amenés à la connaissance du Dieu adoré par les Juifs ; que ceux qui l’aiment seraient délivrés de leurs ennemis, et remplis de sa crainte et de son amour.

Et il est arrivé qu’en la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, etc., les Païens en foule adorent Dieu, et mènent une vie angélique ; les filles consacrent à Dieu leur virginité et leur vie ; les hommes renoncent à tout plaisir. Ce que Platon n’a pu persuader à quelque peu d’hommes choisis et si instruits, une force secrète le persuade à cent milliers d’hommes ignorants, par la vertu de peu de paroles.

Qu’est-ce que tout cela ? C’est ce qui a été prédit si longtemps auparavant : Effundam spiritum meum super omnem carnem. (Joël, 2, 28.) Tous les peuples étaient dans l’infidélité et dans la concupiscence : toute la terre devient ardente de charité ; les princes renoncent à leurs grandeurs ; les riches quittent leurs biens ; les filles souffrent le martyre ; les enfants abandonnent la maison de leurs pères, pour aller vivre dans les déserts. D’où vient cette force ? C’est que le Messie est arrivé.Voilà l’effet et les marques de sa venue.

Depuis deux mille ans, le Dieu des Juifs était demeuré inconnu parmi l’infinie multitude des nations païennes : et dans le temps prédit, les Païens adorent en foule cet unique Dieu ; les temples sont détruits ; les rois même se soumettent à la croix. Qu’est-ce que tout cela ? C’est l’esprit de Dieu qui est répandu sur la terre.

Il est prédit que le Messie viendrait établir une nouvelle alliance qui ferait oublier la sortie d’Égypte (Jérém. 23, 7) ; qu’il mettrait sa loi non dans l’extérieur, mais dans les cœurs (Is. 51 , 7) ; qu’il mettrait sa crainte, qui n’avait été qu’au-dehors, dans le milieu du cœur.(Jérém. 31 , 33, et 32, 40.)

Que les Juifs réprouveraient Jésus-Christ, et qu’ils seraient réprouvés de Dieu par cette raison. Que la vigne élue ne donnerait que du verjus. (Is. 5, 2, 3, 4, etc.) Que le peuple choisi serait infidèle, ingrat et incrédule : Populum non crédentem et contra dicentem.(Is. 65, 2.) Que Dieu les frapperait d’aveuglement, et qu’ils tâtonneraient en plein midi comme des aveugles. (Deut. 28, 28, 29.)

Que l’Église serait petite en son commencement, et croîtrait ensuite. (Ezéch. 17.)

Il est prédit qu’alors l’idolâtrie serait renversée ; que ce Messie abattrait toutes les idoles, et ferait entrer les hommes dans le culte du vrai Dieu. (Ézéch. 30, 13.)

Que les temples des idoles seraient abattus, et que parmi toutes les nations et en tous les lieux du monde, on lui offrirait une hostie pure, et non pas des animaux. (Malach. 1, 11.)

Qu’il enseignerait aux hommes la voie parfaite.

Qu’il serait roi des Juifs et des Gentils.

Et jamais il n’est venu, ni devant ni après, aucun homme qui ait rien enseigné approchant de cela. »

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Les pensées de Pascal : VII. chute de l’homme. VI à XV

Voici la suite de ces quelques articles consacrés aux pensées de Pascal.

6e extrait : « seconde Partie. Article VII. Chute de l’homme prouvée par les contrariétés qui existent dans la nature. VIe à la XVe pensées. »

« Nous ne concevons ni l’état glorieux d’Adam, ni la nature de son péché, ni la transmission qui s’en est faite en nous. Ce sont choses qui se sont passées dans un état de nature tout différent du nôtre, et qui passent notre capacité présente. Aussi tout cela nous est inutile à savoir pour sortir de nos misères : et tout ce qu’il nous importe de connaître, c’est que par Adam nous sommes misérables, corrompus, séparés de Dieu ; mais rachetés par Jésus-Christ : et c’est de quoi nous avons des preuves admirables sur la terre. »

***

« Toute la foi consiste en Jésus-Christ et en Adam ; et toute la morale en la concupiscence et en la grâce. Il y a deux vérités de foi également constantes : l’une, que l’homme, dans l’état de la création ou dans celui de la grâce, est élevé au-dessus de toute la nature, rendu semblable à Dieu, et participant de la divinité ; l’autre, qu’en l’état de corruption et du péché, il est déchu de cet état, et rendu semblable aux bêtes. Ces deux propositions sont également fermes et certaines. L’Écriture nous les déclare manifestement, lorsqu’elle dit en quelques lieux : Deliciœ meœ esse cum filiis hominum. (Prov. 8, 31.) Effundam Spiritum meum super omnem carnem. (Joël, 2, 28.) Diiestis, etc.(Psal. 81, 6.) Et qu’elle dit en d’autres : Omnis caro fœnum. (Is. 40, 6.) Homo comparatus est jumentis insipientibus, et similis factus est illis. (Psal. 48, 13.) Dixi in corde meo de filiis hominum, ut probaret eos Deus, et ostenderet similes esse bestiis. (Eccles. 3,18.) Etc. »

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« Le Christianisme est étrange ! Il ordonne à l’homme de reconnaître qu’il est vil et abominable, et il lui ordonne en même temps de vouloir être semblable à Dieu. Sans un tel contrepoids cette élévation le rendrait horriblement vain, ou cet abaissement le rendrait horriblement abject. La misère porte au désespoir : la grandeur inspire la présomption. »

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« L’incarnation montre à l’homme la grandeur de sa misère par la grandeur du remède qu’il a fallu. »

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« On ne trouve pas dans la religion chrétienne un abaissement qui nous rende incapables du bien, ni une sainteté exempte du mal. Il n’y a point de doctrine plus propre à l’homme que celle-là, qui l’instruit de sa double capacité de recevoir et de perdre la grâce, à cause du double péril où il est toujours exposé, de désespoir ou d’orgueil. »

***

« Les philosophes ne prescrivaient point des sentiments proportionnés aux deux états. Ils inspiraient des mouvements de grandeur pure, et ce n’est pas l’état de l’homme. Ils inspiraient des mouvements de bassesse pure ; et c’est aussi peu l’état de l’homme. Il faut des mouvements de bassesse, non d’une bassesse de nature, mais de pénitence ; non pour y demeurer, mais pour aller à la grandeur. Il faut des mouvements de grandeur, mais d’une grandeur qui vienne de la grâce et non du mérite, et après avoir passé par la bassesse.

Il fallait que la véritable religion enseignât la grandeur et la misère, portât à l’estime et au mépris de soi, à l’amour et à la haine. »

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« Dieu, pour se réserver à lui seul le droit de nous instruire, et pour nous rendre la difficulté de notre être inintelligible, nous en a caché le nœud si haut, ou, pour mieux dire, si bas, que nous étions incapables d’y arriver. De sorte que ce n’est pas par les agitations de notre raison, mais par la simple soumission de la raison, que nous pouvons véritablement nous connaître. »

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« Le pyrrhonisme sert à la Religion. Le pyrrhonisme est le vrai ; car après tout, les hommes, avant Jésus-Christ, ne savaient où ils en étaient, ni s’ils étaient grands ou petits. Et ceux qui ont dit l’un ou l’autre, n’en savaient rien, et devinaient sans raison et par hasard : et même ils croyaient toujours, en excluant l’un ou l’autre. » (Pascal oppose ici le pyrrhonisme au dogmatisme. Les hommes, sans la révélation, ne pouvant découvrir le mystère de leur condition, à la fois grande et misérable, il s’ensuit qu’ils ne se trouvaient dans la voie de la raison qu’en doutant : c’est en ce sens qu’on peut dire qu’avant Jésus-Christ le pyrrhonisme était le vrai. Car s’ils affirmaient la grandeur ou la bassesse de leur nature, ils excluaient nécessairement l’une ou l’autre de ces deux vérités et se méprenaient toujours sur leur condition véritable. Donc le dogmatisme était le faux.)

***

« On a beau dire, il faut avouer que la religion chrétienne a quelque chose d’étonnant ! C’est parce que vous y êtes né, dira-t-on. Tant s’en faut, je me roidis contre, par cette raison-là même ; de peur que cette prévention ne me suborne. Mais quoi que j’y sois né, je ne laisse pas de le trouver ainsi.

Qui peut ne pas admirer et embrasser une religion qui connaît à fond ce qu’on reconnaît d’autant plus qu’on a plus de lumière ? »

***

« Nul n’est heureux comme un vrai chrétien, ni raisonnable, ni vertueux, ni aimable. Avec combien peu d’orgueil un chrétien se croit-il uni à Dieu ? Avec combien peu d’abjection s’égale-t-il aux vers de la terre ?

Qui peut donc refuser à ces célestes lumières de les croire et de les adorer ? Car n’est-il pas plus clair que le jour, que nous sentons en nous-mêmes des caractères ineffaçables d’excellence ? Et n’est-il pas aussi véritable que nous éprouvons à toute heure les effets de notre déplorable condition ? Que nous crie donc ce chaos et cette confusion monstrueuse, sinon la vérité de ces deux états, avec une voix si puissante qu’il est impossible d’y résister ? »

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Les pensées de Pascal : VII. chute de l’homme. IV et V

Voici la suite de ces quelques articles consacrés aux pensées de Pascal.

5e extrait : « seconde Partie. Article VII. Chute de l’homme prouvée par les contrariétés qui existent dans la nature. IVe et Ve pensées. »

« Chose étonnante cependant, que le mystère le plus éloigné de notre connaissance, qui est celui de la transmission du péché originel, soit une chose sans laquelle nous ne pouvons avoir aucune connaissance de nous-mêmes ! Car il est sans doute qu’il n’y a rien qui choque plus notre raison que de dire que le péché du premier homme ait rendu coupables ceux qui étant si éloignés de cette source, semblent incapables d’y participer. Cet écoulement ne nous paraît pas seulement impossible, il nous semble même très-injuste. Car qu’y a-t-il de plus contraire aux règles de notre misérable justice que de damner éternellement un enfant incapable de volonté, pour un péché où il paraît avoir eu si peu de part, qu’il est commis six mille ans avant qu’il fût en être ? Certainement rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine. Et cependant sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes. Le nœud de notre condition prend ses retours et ses plis dans cet abîme. De sorte que l’homme est plus inconcevable sans ce mystère, que ce mystère n’est inconcevable à l’homme.

Le péché originel est une folie devant les hommes ; mais on le donne pour tel. On ne doit donc pas reprocher le défaut de raison en cette doctrine, puisqu’on ne prétend pas que la raison y puisse atteindre. Mais cette folie est plus sage que toute la sagesse des hommes : Quod stultum est Dei, sapientius est hominibus. (I Cor. 1, 25.) Car sans cela. que dira-t-on qu’est l’homme ? Tout son état dépend de ce point imperceptible. Et comment s’en fût-il aperçu par sa raison, puisque c’est une chose au-dessus de sa raison ; et que sa raison, bien loin de l’inventer par ses voies, s’en éloigne quand on le lui présente ? »

« Ces deux états d’innocence et de corruption étant ouverts, il est impossible que nous ne les reconnaissions pas. Suivons nos mouvements, observons-nous nous-mêmes, et voyons si nous n’y trouverons pas les caractères vivants de ces deux natures. Tant de contradictions se trouveraient-elles dans un sujet simple ?

Cette duplicité de l’homme est si visible, qu’il y en a qui ont pensé que nous avions deux âmes : un sujet simple leur paraissant incapable de telles et si soudaines variétés, d’une présomption démesurée à un horrible abattement de cœur.

Ainsi toutes ces contrariétés, qui semblaient devoir le plus éloigner les hommes de la connaissance d’une religion, sont ce qui les doit plutôt conduire à la véritable.

Pour moi, j’avoue qu’aussitôt que la religion chrétienne découvre ce principe, que la nature des hommes est corrompue et déchue de Dieu, cela ouvre les yeux à voir partout le caractère de cette vérité. Car la Nature est telle qu’elle marque partout un Dieu perdu, et dans l’homme, et hors de l’homme.

Sans ces divines connaissances, qu’ont pu faire les hommes, sinon, ou s’élever dans le sentiment intérieur qui leur reste de leur grandeur passée, ou s’abattre dans la vue de leur faiblesse présente ? Car ne voyant pas la vérité entière, ils n’ont pu arriver à une parfaite vertu ; les uns considérant la nature comme incorrompue, les autres comme irréparable. Ils n’ont pu fuir ou l’orgueil, ou la paresse, qui sont les deux sources de tous les vices ; puisqu’ils ne pouvaient, sinon ou s’y abandonner par lâcheté, ou en sortir par l’orgueil. Car s’ils connaissaient l’excellence de l’homme, ils en ignoraient la corruption ; de sorte qu’ils évitaient bien la paresse, mais ils se perdaient dans l’orgueil. Et s’ils reconnaissaient l’infirmité de la nature, ils en ignoraient la dignité ; de sorte qu’ils pouvaient bien éviter la vanité, mais c’était en se précipitant dans le désespoir.

De là viennent les diverses sectes des stoïciens et des épicuriens, des dogmatistes et des académiciens, etc. La seule religion chrétienne a pu guérir ces deux vices, non pas en chassant l’un par l’autre par la sagesse de la terre ; mais en chassant l’un et l’autre par la simplicité de l’Évangile. Car elle apprend aux justes qu’elle élève jusqu’à la participation de la Divinité même, qu’en ce sublime état ils portent encore la source de toute la corruption qui les rend, durant toute la vie, sujets à l’erreur, à la misère, à la mort, au péché ; et elle crie aux plus impies qu’ils sont capables de la grâce de leur Rédempteur. Ainsi donnant à trembler à ceux qu’elle justifie, et consolant ceux qu’elle condamne, elle tempère avec tant de justesse la crainte avec l’espérance par cette double capacité qui est commune à tous, et de la grâce, et du péché, qu’elle abaisse infiniment plus que la seule raison ne peut faire, mais sans désespérer ; et qu’elle élève infiniment plus que l’orgueil de la nature, mais sans enfler : faisant bien voir par là qu’étant seule exempte d’erreur et de vice, il n’appartient qu’à elle et d’instruire et de corriger les hommes. »

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