La société de la joie de saint Jean Bosco

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Voici un extrait issu de la vie de saint Jean Bosco dans lequel nous découvrons sa volonté de créer la « société de la joie ». C’était les prémices de la sainteté !

« La société de la joie ». Tiré de « Don Bosco ». Page 57 et 58

« Dans mes quatre premières classes, écrit Don Bosco, j’ai dû apprendre à mes dépens à traiter avec mes camarades.

Il y en avait de mauvais, malgré la sévérité de la vie chrétienne imposée par l’école (chaque élève était obligé de fournir un « reçu » attestant sa confession mensuelle).

« L’un d’entre eux était tellement effronté qu’il me conseilla de voler à ma patronne un objet précieux. »

Au début, Jean prit vraiment ses distances à l’égard de ces pauvres gosses pour ne pas finir comme une souris dans les pattes du chat. Mais, rapidement, l’ascendant de ses succès scolaires lui permit d’avoir avec eux un autre genre de rapports. Pourquoi ne pas en profiter pour leur faire du bien ?

« Les camarades qui voulaient m’entraîner au désordre étaient les plus négligents dans leurs études, en sorte qu’ils commencèrent à recourir à moi pour que je leur donne un coup de main dans leurs devoirs de classe. »

Il les aida ; même avec excès puisqu’il leur passait sous le banc des traductions complètes (à l’examen, il sera pincé au cours d’une de ces manœuvres et ne pourra s’en tirer que grâce à l’amitié d’un professeur qui lui fera recommencer une traduction latine.)

« Par ce moyen, je m’assurai la bienveillance et l’amitié des camarades. Ils commencèrent à venir me chercher pendant les récréations pour le devoir à faire, puis pour écouter mes histoires, et finalement, sans raison aucune. »

Ensemble, on était bien. Ils formèrent une espèce de bande. Jean la baptisa :

« Société de la joie ».

Il lui donna un règlement extrêmement simple :

1) Aucune action, aucun discours qui puisse faire rougir un chrétien ;
2) Accomplir ses devoirs scolaires et religieux ;
3) Être joyeux.

La joie, pour don Bosco, restera une idée fixe. Dominique Savio, son élève préféré, en viendra à dire :

« Nous faisons consister la sainteté à être joyeux. Nous cherchons à éviter le péché qui nous vole la joie du cœur. »

Pour don Bosco, la joie est la satisfaction profonde qui naît du fait qu’on se sait dans les mains de Dieu, donc dans de bonnes mains. C’est la modeste définition d’un bien précieux :

« l’espérance chrétienne. »

« En 1832, parmi mes camarades, j’étais devenu comme le capitaine d’une petite armée. »

Ils jouaient aux palets, aux échasses, à sauter, à courir : parties mouvementées et très joyeuses. Quand ils étaient fatigués, Jean faisait des tours de passe-passe sur une petite table installée dans l’herbe.

« D’un petit gobelet, je faisais sortir cent boulettes colorées et d’un petit pot vide d’une dizaine d’œufs. Je tirais du nez des spectateurs de petites balles, je devinais l’argent qu’ils avaient dans leur poche et je réduisais en poussière des pièces de monnaie de n’importe quel métal en posant seulement le doigt dessus. »

Comme aux Becchi déjà, toute cette joie s’achevait en prière.

« À chaque fête, nous allions à l’église Saint-Antoine où les Jésuites faisaient un merveilleux catéchisme en citant des exemples dont je me souviens encore. » »

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Les sociétés secrètes engendrent la guerre civile en Italie au XIXe siècle

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Voici deux extraits tirés de la vie de saint Jean Bosco dans lesquels nous découvrons une partie de l’histoire de l’Italie qui n’est plus enseignée au XXIe siècle. Ce livre ayant été rédigé vers le milieu du XXe siècle, il sera difficile d’accuser Teresio Bosco d’être un théoricien du complot puisqu’il se contente de rappeler ce que fut l’histoire italienne. La vérité n’a pas pour finalité la complaisance : elle est seulement enseignée pour édifier les âmes !

« L’histoire avait fait son chemin ». Tiré de « Don Bosco ». Page 50 et 51

« Pendant que Jean avait vécu son enfance difficile au milieu des collines de Castelnuovo, l’histoire avait fait son chemin. Nous n’avons, pas plus que dans les pages précédentes, l’intention de brosser un tableau complet de l’histoire italienne. Mais il nous semble essentiel d’en dégager quelques traits principaux puisque c’est sur ce fond que se déroulent les événements les plus marquants de la vie personnelle de Jean Bosco. Et c’est aussi de cette histoire qu’il reçoit impressions, idées, sensibilité.

Contre la restauration inflexible et rétrograde des princes, les sociétés secrètes, qui organisent soulèvements et rébellions, se sont infiltrées en Italie dans les années 1815-1820.

En janvier 1820, une étincelle jaillit en Espagne. À Cadix, une révolte militaire oblige Ferdinand VII à mettre fin à son absolutisme et à concéder une Constitution : une loi garantit à toute personne les libertés essentielles et le droit de vote. Le roi lui-même jure d’observer cette Constitution.

L’étincelle fait éclater l’incendie en Italie six mois après. Un petit détachement de cavalerie, dans le royaume des Deux-Siciles, s’insurge aux cris de Vive la liberté et la Constitution ! Dans les huit jours, pour ne pas perdre son trône, Ferdinand de Naples accorde la Constitution de Cadix et jure sur l’Évangile de la respecter.

Le 10 mars 1821 (Jean Bosco avait six ans), la révolte militaire commence aussi dans le Piémont, sous les ordres du comte Santorre di Santarosa. Alessandria amène la bannière bleue de la maison de Savoie et hisse sur la citadelle les trois couleurs (qui rappellent la Révolution française et les droits de l’homme qu’elle avait proclamés). Les garnisons de Pinerolo et Vercelli se soulèvent aussi. De Fossano, un colonel, marche sur Turin à la tête d’un régiment.

Le roi Victor-Emmanuel 1er, terrifié, se précipite de Moncalieri à Turin, rassemble le Conseil de la couronne et s’entend proposer de concéder la Constitution pour ne pas tout perdre. Il allait le faire lorsque arrive la nouvelle que l’Autriche a décidé d’intervenir en Italie « pour rétablir l’ordre ».

Accablé par les événements, Victor-Emmanuel 1er renonce au trône en faveur de son frère Charles-Félix. Ce dernier, se trouvant à Modène à ce moment-là, chez son beau-père, déclara « régent » le jeune prince Charles-Albert (vingt-trois ans). »

« Allez dire au prince... » Tiré de « Don Bosco ». Page 51 et 52

« Charles-Albert était entré en contact avec Santarosa, il en appréciait les idées, mais il n’avait jamais pu se décider pour l’absolutisme ou pour les « libéraux ». Déjà se manifestait en lui le caractère indécis qui lui vaudra le surnom de « Roi Tentenna », c’est-à-dire familièrement le roi « barguigneur » : qui met du temps à se décider. Il veut à tout prix au moins une chose : conserver son droit au Trône et le défendre contre les Autrichiens et les libéraux.

En présence d’une immense foule qui, sous les fenêtres du palais Carignan, exige la Constitution (savait-on exactement de quoi il s’agissait ?), Charles-Albert cède. Le soir du 13 mars 1821, il signe la Constitution de Cadix et, deux jours après, jure de la respecter. Il constitue un nouveau gouvernement dans lequel Santarosa devient ministre de la Guerre.

Quand Charles-Félix reçoit à Modène une lettre de Charles-Albert qui lui rend compte de tout ce qui s’est passé, il devient furieux. Il crie au gentilhomme Costa qui lui a apporté la lettre :

« Allez dire au prince, s’il a encore une goutte de sang royal dans les veines, qu’il parte immédiatement pour Novarre et y attendre mes ordres. »

Charles-Albert paraît d’abord décidé à résister, mais des nouvelles catastrophiques arrivent de Naples : une armée autrichienne a écrasé les troupes libérales, le parlement est dissous, le régime constitutionnel renversé. Le jeune prince se retire à Novarre. De là, il publie une proclamation dans laquelle il renonce à la régence et invite à la soumission au roi. Aussitôt après il part pour Florence, en exil.

Le retour de Charles-Félix au Piémont fut précédé par l’arrivée d’une armée autrichienne qui sema la déroute parmi les volontaires de Santarosa et « rétablit l’ordre ». Soixante-dix chefs de la révolte furent condamnés à mort (soixante-huit d’entre eux avaient déjà fui en Suisse et en France), trois cents officiers et trois cents fonctionnaires civiles furent épurés, les universités de Turin et de Gênes fermées pour un an.

« Tous ceux qui ont étudié à l’Université sont corrompus, écrivait Charles-Félix à son frère en exil. Les méchants sont tous des gens instruits, et les bons, tous des ignorants. »

Les « mouvements de 1821 », comme ils sont appelés dans les livres d’histoire, furent des événements qui impliquèrent uniquement la bourgeoisie, les classes moyennes de la population. Les classes paysannes et ouvrières restèrent indifférentes à tout cela et même parfois nettement hostiles. Les classes moyennes (commerçants, petits entrepreneurs, petits industriels, fonctionnaires civils et militaires) à travers la « révolution libérale » visaient un seul objectif : se transformer en groupes de pouvoir, en caste privilégiée à la place de l’ancienne aristocratie. Les réformes exigées et sanctionnées par la Constitution de Cadix, n’étaient ni populaires, ni démocratiques. Le droit de vote était accordé seulement à ceux qui avaient un certain niveau de richesse : eux seuls pouvaient envoyer leurs représentants au parlement et défendre, évidemment, leurs intérêts. Comme déjà la Révolution française l’avait voulu, la révolution libérale voulait abolir tous les privilèges ; tous, sauf un : la richesse. »

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