La mort de l’athéisme

Chers amis, je me permets de vous livrer un petit conte catholique à diffuser librement.

« Je rentrai dans l’ancienne chambre. Une vieille commode, sur laquelle une statuette brisée y était couchée, trônait au fond de la pièce. Je m’approchai doucement et je vis avec stupéfaction un buste cassé de la sainte Vierge Marie. Ses morceaux étaient éparpillés comme si un méchant enfant les avaient jetés de colère. Une odeur de vieux livres m’entraîna vers l’ancienne bibliothèque qui siégeait sur ma gauche. J’ouvris délicatement la porte vitrée pour m’emparer du premier livre qui se présenta. Je vis sur la couverture « œuvres principales de Jean-Paul Sartre ». Sans vraiment connaître cet auteur, j’ouvris l’ouvrage au hasard et lus les premières lignes qui se présentèrent :

« J’ai tué Dieu parce qu’il me séparait des hommes et voici que sa mort m’isole encore plus sûrement. Je ne souffrirai pas que ce grand cadavre empoisonne mes amitiés humaines : je lâcherai le paquet s’il le faut. »

Ennuyé par ces étranges propos, je décidai de lire d’autres passages en feuilletant rapidement ce bouquin :

« Nous n’irons pas au ciel, Goetz, et même si nous y entrions, tous les deux, nous n’aurions pas d’yeux pour nous voir, pas de mains pour nous toucher. Là-haut, on ne s’occupe que de Dieu. (Elle vient de le toucher) Tu es là : un peu de chair usée, rugueuse, misérable ; une vie – une pauvre vie. C’est cette chair et cette vie que j’aime. On ne peut aimer que sur terre et contre Dieu. »

Ou encore :

« Prie, va, prie ! s’écrie-t-elle, agacée par la vieille qui a perdu son chapelet. Mieux vaut la prière que les pleurs, ça fait moins de bruit. »

Agacé par ces propos, je donnais une dernière chance à ce Jean-Paul Sartre en attaquant la fin du livre :

« Moi seul. Je suppliais, je quémandais un signe, j’envoyais au Ciel des messages : pas de réponse. Le Ciel ignore jusqu’à mon nom. Je me demandais à chaque minute ce que je pouvais être aux yeux de Dieu. À présent je connais la réponse : rien. Dieu ne me voit pas, Dieu ne m’entend pas, Dieu ne me connaît pas. Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes ? C’est Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte ? C’est Dieu. Tu vois ce trou dans la terre ? C’est Dieu encore. Le silence, c’est Dieu. L’absence, c’est Dieu. Dieu, c’est la solitude des hommes. Il n’y avait que moi : j’ai décidé seul du Mal ; seul j’ai inventé le Bien. C’est moi qui ai triché, moi qui ai fait des miracles, c’est moi qui m’accuse aujourd’hui, moi seul qui peux m’absoudre ; moi, l’homme. Si Dieu existe, l’homme est néant ; si l’homme existe… Où cours-tu ? »

C’en était trop. Ce Jean-Paul Sartre, comme les autres auteurs que j’essayais de lire depuis quelque temps, c’est-à-dire Ludwig Feuerbach, Karl Marx, Sigmund Freud et Friedrich Nietzsche, voulaient me planter leurs clous empoisonnés dans la tête.

« Ah les coquins ! dis-je à voix haute en regardant la statue brisée de la Vierge Marie. Heureusement que je connais un bon réparateur catholique. Il saura restaurer, d’un point de vue matériel, cette magnifique statuette de notre Bonne Mère, comme nous restaurerons, d’un point de vue spirituel, ce que nos ennemis ont essayé de détruire au XXe siècle. Faut-il encore que ceux-ci aient conscience que nous allons leur faire subir l’oubli. Mon ami Vincent prit le livre et le jeta dans un sac rempli de ce genre de bouquins.

– Les ennemis se sont attaqués au catholicisme pendant de nombreux siècles, répondit Vincent. Il va bien falloir qu’ils disparaissent à leur tour. La coquinerie démoniaque doit prendre fin un jour et celui-ci est proche.

– Effectivement, dis-je, nous sommes venus pour anéantir leurs œuvres. Ils pourront toujours nous envoyer leurs milices et leurs drones avec les milliards qu’ils ont volés aux peuples. Maintenant, la guerre est déclarée. Ils ont ouvert leur bouche pour maudire le nom de Dieu et nous allons la leur faire refermer. Est-ce que le tonneau est prêt, Vincent ?

– Oui, Michel, répondit-il en souriant gentiment. J’ai apporté une bouteille d’alcool et les allumettes. S’ils savaient que leurs livres allaient finir en autodafé, ils seraient fous de rage.

– J’espère que c’est une blague, Vincent. Tu sais très bien que ce sont eux-mêmes qui brûlent, dans les couvents désaffectés, les nobles ouvrages catholiques pour que la jeunesse ne puisse jamais découvrir la vérité sur notre si beau passé. Je les ai vu de mes yeux jeter des centaines de livres dans de grandes cuves pour les faire brûler. J’aimerais mieux ne jamais avoir vu ça. Maintenant, nous devons brûler les ouvrages que leurs amis ont écrit. Il faut qu’il n’en reste rien. Nous sommes venus pour rendre Justice. Nous ne disons pas : « œil pour œil et dents pour dents » puisque nous obéissons au Maître qui nous a « ordonné de pardonner ceux qui nous ont offensé ». Toutefois nous avons le devoir de détruire leurs mauvaises œuvres envers Dieu puisque « tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. ». Si nous pardonnons aux hommes, nous ne tolérons pas l’hérésie.

– Tu te rends compte, Michel, dit Vincent, que nous allons passer pour des tyrans.

– Non, répondis-je. Nous rendons justice pour le mépris de Dieu. Ceux qui aiment le Tout-Puissant nous approuverons. Mais tu as raison de dire que les athées nous haïrons. Ils ont suivi les conseils de ce Jean-Paul Sartre en prenant le parti de détester Dieu pour s’adorer eux-mêmes. Se rendent-ils comptent qu’ils sont en train de dériver vers la folie et le néant ? Regarde où cela nous mène. Certains d’entre eux vont se servir de la technologie pour se rendre supérieurs aux autres. Ils voudront devenir des « demi-dieux » pour diriger la masse. Ils n’ont aucune considération pour leurs frères. Ils méprisent les hommes, les femmes et les enfants de toutes origines, de toutes régions du monde, de toutes couleurs de peau. Ils détestent les gens qui n’ont pas de connaissances scientifiques parce qu’ils ne pourront pas leur être utile. Pour eux ce sont des surnuméraires, des inutiles qui ne leur apporteront aucune richesse matérielle.

– Seigneur ! répondit Vincent.

– Tu sais très bien, Vincent, que Jésus-Christ ne reviendra que lors du Jugement Dernier. Pour l’instant, nous devons continuer l’œuvre de saint Michel Archange en chassant le démon de notre terre. Oui, les athées percevront nos œuvres comme celles d’un « antéchrist » puisque nous rendrons la foi catholique à la civilisation en détruisant intégralement le mal. Mais « antéchrist » veut dire « avant le Christ » et non « contre le Christ ». Nous chasserons les péchés, nous renverserons leurs machines infernales, nous anéantirons toutes leurs œuvres démoniaques. Ils diront : « ils parlent comme des agneaux et ils agissent comme des dragons ». Ils nous feront la guerre et nous les anéantiront grâce à la Parole de Dieu. Les juifs et les musulmans se convertiront à la foi catholique lorsqu’ils auront compris que notre but est rendre le bien pour le mal, et, de les protéger de ceux qui souhaitent anéantir la religion. Ceux-là mêmes qui promeuvent une civilisation basée, comme ils aiment le dire, sur la Connaissance avec un grand C, l’élitisme et le mépris des pauvres gens.

– Oui, répondit Vincent. Les hommes ont été aveuglés par ceux qui ont juré de tuer Dieu dans les esprits. Ils ne se rendent pas compte qu’ils vont bientôt être les esclaves d’un système tyrannique. Le mythe du surhomme, qui est basé sur l’amour de soi et le refus de Dieu, considère que le progrès mène, de génération en génération, à la construction de cet être soi-disant supérieur. La technologie œuvre pour la création d’une nouvelle tour de Babel qui, hélas, est bien plus laide et méprisable que l’ancienne.

– Tu as raison, répondis-je. « Malheur à celui par qui le scandale arrive ! » Nous allons devoir anéantir leurs œuvres. J’aurais mieux aimé être seulement venu pour annoncer la Bonne Parole. Nous ne pourrons relever l’Église qu’après avoir mené cette lutte jusqu’au bout. Nous ferons la guerre aux hommes de mauvaise volonté pour l’amour spirituel de Dieu tandis qu’eux l’ont conduit contre Dieu pour l’amour de leur confort matériel. Nous sommes leur antithèse, leur pire cauchemar. Nous aurons également comme alliés des musulmans qui voudront en découdre. Toutefois il faudra bien leur faire comprendre qu’ils ne devront pas tuer les hommes mais seulement détruire leurs œuvres. Je souris tout de même en sachant que nous allons être traités de « fondamentalistes » par certains.

– Ne sont-ils pas aveugles au point de se conduire eux-mêmes vers le précipice de la perdition en chantant les louanges de leur mauvais berger ? répondit Vincent en souriant.

– Je suis triste à mourir en pensant à la Crucifixion de Notre Seigneur, mais je me réjouis à la pensée de cette lutte que nous menons pour Lui qui a déjà vaincu le monde. Nous sommes l’antithèse de Hitler et Staline. Nous mènerons cette guerre, non pas contre les religions, mais, pour le Maître. Nous rappellerons que les catholiques sont morts en martyrs pour préserver jusqu’au bout leur amour de Dieu, que les derniers juifs ont été exterminés dans les camps de concentration pour leur foi, que les musulmans ont été exploités pour mener les guerres matérielles d’autrui. Ce sera l’union sacrée, cette chose que nos ennemis ne voudront jamais entendre. Le monde n’est pas prêt pour cela, mais peu importe puisqu’il s’agit de notre mission.

– Oui, répondit Vincent. Pour les athées, c’est de la pure folie.

– Ils n’ont pas conscience qu’ils ont perdu ou n’ont jamais connu la foi, à cause de la propagation des écrits de ceux qui ont mené une guerre littéraire, au départ, et finalement médiatique, contre Dieu. La destruction de la vraie foi a rendu possible la promotion de l’individualisme qui est l’indispensable support des thèses eugénistes et racialistes. La gloire individuelle a amorcé la dissolution de l’Église, des institutions et des nations. La technologie s’est mise au service de ceux qui souhaitent pervertir et détruire l’œuvre de Dieu. Le progrès et la liberté conduisent à la haine de tous contre tous. Satan est rusé mais nous allons l’enchaîner lui et ses démons pendant une génération. Il nous enverra alors son fils maudit qui séduira les nations par ses miracles et ses prodiges. Nous aurons au moins contribué à une ère de paix catholique malgré la puissance matérielle de nos ennemis.

– Quand je t’écoute, si je ne te connaissais pas, je dirais que tu es fou, répondit Vincent en lançant un clin d’œil.

– C’est pour cela que nous devons imiter le Maître en parlant sous forme de paraboles afin que les hommes entendent seulement ce qu’ils peuvent supporter. Ils sont si vite outrés lorsqu’on leur parle de notre amour pour Dieu…

– Et si vite enthousiasmés lorsque les ennemis pondent leurs diableries de livres, films, séries et jeux, continua Vincent.

– Si nous étions venus avant le XXe siècle, nous n’aurions eu qu’une petite guerre à mener, répondis-je. Hélas, la résistance contre la foi est si vive aujourd’hui. Nous allons devoir lutter à la mesure de la puissance de l’athéisme. Personne ne voudra de nous jusqu’au jour où ceux qui veulent établir leur nouvel ordre mondial ne déclarent ouvertement la guerre. Nous entrerons alors de plein fouet dans la lutte pour mener à la victoire en vue de la gloire de Dieu. Le reste n’est que néant.

– L’année deux mille vingt est à nos portes, répondit Vincent.

– Oui. Hélas, la plupart des gens n’ont pas conscience de tout cela. Ils ont été diminués par l’individualisme et préfèrent, pour la plupart, passer leur temps à fumer, à boire, à jouer, à mépriser leur voisin ou à lire d’affreux livres. Mais nos ennemis les plus dangereux sont ceux qui, en ce moment même, travaillent d’arrache-pied sur les logiciels d’intelligence artificielle. Les plus fortunés arriveront en pompiers pyromanes au moment du chaos. Ils annonceront que les garants du rétablissement de l’ordre sont ceux qui possèdent des connaissances en ingénierie informatique. Ces séducteurs, si doués pour exploiter leurs collaborateurs, entraîneront dans leur piège, et ce, dès la première heure, de nombreux miliciens. Leurs nouveaux maîtres les pousseront à devenir meilleurs les uns que les autres afin d’entraîner la création d’une civilisation basée sur la force et le mépris des plus faibles.

– Ils vont avoir bonne mine ceux qui, jusqu’à ce jour encore, criaient « ni Dieu ni maîtres », répondit Vincent d’un air gentiment moqueur.

– Effectivement, ils n’auront plus de Dieu, mais ils auront trouvé leurs maîtres, lançai-je. L’enfer ce n’est pas les autres comme disait ce Jean-Paul Sartre.

– En réalité, l’enfer est le produit de Jean-Paul Sartre et de ses amis, lança Vincent en jetant un rapide coup d’œil au sac rempli de livres. »

Pendant que je ramassais méticuleusement chaque morceau de la statuette de la Vierge Marie, Vincent sortit avec l’énorme sac. Tandis que je rangeais amoureusement la petite statue dans une bourse de cuir, je sentais déjà l’agréable odeur du papier brûlé. Les livres crépitaient dans un dernier sursaut. On aurait dit que leurs écrivains cherchaient à s’extraire de ces pages maudites. Peut-être cherchaient-ils seulement à s’échapper de l’enfer dans lequel ils s’étaient jetés aveuglément.

« Adieu Jean-Paul Sartre et bonjour Dieu », dis-je en saluant, en pensée, notre Maître Jésus-Christ. Je fis un dernier signe de croix avant de refermer la porte. Je sortis sans me retourner.

Une épaisse fumée noire s’élevait dans le ciel, tandis que nous rangions soigneusement dans le coffre de la voiture un second sac rempli de vieux livres catholiques. Nous allions les distribuer charitablement dans les villages alentours lorsque le feu aurait fini son œuvre. Il fallait que le vrai Dieu d’amour soit de nouveau connu des hommes. Comme aurait-dit notre Maître : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? (Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18:8) »

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Les dégâts du féminisme

Voici une parabole sur le féminisme, en hommage aux fables de Jean de la Fontaine. Les choses contemporaines, très sensibles, sont plus abordables sous cette forme subtile.

« Par un beau jour, dans une verte prairie, les brebis devinrent folles,
Elles mordirent sévèrement les moutons pour les faire reculer,
Leurs cris de colère emplissaient les champs autrefois si paisibles,
Stupeur et étonnement vinrent frapper le camp des moutons,

Elles revendiquaient la gloire du lait et de ses produits dérivés,
Afin que les bénéfices leur reviennent en totalité,
Aveuglées par l’orgueil, elles se sentaient flouées par l’organisation naturelle,
Dans cette affaire nouvelle, les moutons n’avaient plus aucun mot à dire,

Les champs si verts se vidèrent de leurs pacifiques occupants,
Au point de remplir les forêts de deux camps ennemis,
D’un côté les brebis furieuses vociféraient, les mamelles impudiques et le regard colérique,
De l’autre, les moutons atterrés se tenaient silencieux, la tête basse que le courage agace,

De ce drame sans nom, que de terribles conséquences,
Les moutons ne se reproduisaient plus avec les brebis,
De peur de subir les cruelles morsures de ces femelles enragées,
Qui voulaient se faire plus mâles que les moutons eux-mêmes,

L’égalité forcenée n’est pas une qualité,
Une brebis ne pourrait être un mouton,
Un mouton ne saurait être une brebis,
Sinon qui élèverait les petits ?

Qui est à l’origine de l’orgueil sinon l’esprit malin,
Les lois naturelles sont celles du Père,
La rébellion est seulement faite pour les trublions,
Pour triompher, le loup ravisseur distille son poison,

Des individus aux allures de loups se frottaient les griffes,
Cette rébellion entamée leur permettait d’engranger des bénéfices,
Ils allaient vendre des agneaux de terre cuite,
Pour se faire de l’argent sur les brebis enragées,

Les artisans rusés aux dents acérées faisaient chauffer les tours de potier,
Les agneaux d’argiles prenaient forme,
Bien alignés dans les ateliers,
Pendant que les brebis vociféraient dans la forêt,

Les loups rusés échangèrent leurs agneaux factices,
Contre le bon lait de ces brebis aveuglées,
Pendant que la population ovine décroissait,
Le camp des moutons se fragilisait,

Les rébellions ouvertes servent d’autres intérêts,
Qui ne sont compréhensibles qu’aux moins naïfs,
Une brebis enragée ne discerne rien,
Tandis qu’un mouton abattu n’en sait guère plus,

Si les loups possédaient les moyens techniques,
Ils auraient bien créé des agneaux en laboratoires,
Pour les vendre aux brebis les plus fortunées,
Et enrichir silencieusement les ravisseurs,

Transposez maintenant ce petit conte aux êtres humains,
Et vous vous apercevrez d’une réalité aujourd’hui négligée,
Les femmes grondent et se rebellent,
Pendant que les hommes subissent les décibels,

Posez-vous la question de l’identité des loups,
N’allez pas accuser n’importe qui,
Car l’injustice asservit l’humanité,
C’est pourquoi il faut bien savoir discerner,

Ceux qui ont soif d’argent sont prêts à tout,
Semer le trouble en détruisant la paix,
Répandre des idées fallacieuses,
Afin que la victoire politique et financière leur reviennent,

Qui est ennemi du Bien Suprême ?
Si ce n’est le même assassin,
Qui au temps d’Adam et Ève,
Charmait déjà la femme,

Ne voyez pas ici un pamphlet,
Puisque rétablir la vérité est notre devoir,
Avant que les générations suivantes,
Ne trébuchent définitivement dans le piège du loup. »

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Sauvons la foi chrétienne : le moine et le calender

Le soleil diffusait sa douce lumière sur le mont Liban en cette fin de journée du 8 mai 2016. Le moine marchait d’un pas tranquille en égrenant son chapelet. Malgré son amour pour l’antique tradition sacrée, un objet rendait l’homme de Dieu anachronique ; il s’agissait d’un téléphone portable de bonne qualité. Pouvait-on préserver la foi et vivre avec la technologie dans un siècle strictement matérialiste ? Oui, Maroun le croyait sincèrement, il fallait seulement se limiter à l’aspect utilitaire de ce genre d’objet. La spiritualité et le matérialisme sont comme l’eau et l’huile mélangées dans un même verre : après quelque temps, l’huile flotte à la surface tandis que l’eau reste au fond. Cette parabole convient parfaitement au corps et à l’esprit : le corps est lourd et soumis aux lois physiques tandis que l’esprit est léger et peut être dompté par une volonté stricte et charitable. Mais que l’on ne s’y trompe pas, le corps et l’âme sont indissociables afin de former l’individu dans toute sa perfection. L’homme n’est-il pas fait pour tendre vers la sainteté à l’image parfaite de Notre Seigneur Jésus-Christ ?

Le matérialisme contemporain réduit l’homme à un chiffre, à une statistique noyée dans l’immense flot du Big Data. Dans ce fatras numérique, la moindre information est semblable à l’un des sept milliards d’individus : insignifiante et inutile vis-à-vis du pouvoir et de ses implacables lois. Les incontrôlables et innombrables flux monétaires circulant à travers l’internet à une vitesse vertigineuse engendrent un chaos mondial qui ouvre la voie à un régime totalitaire. Maroun était conscient de tout cela. Cet ancien informaticien qui travaillait autrefois dans le monde de la finance new-yorkaise avait décidé de consacrer la seconde moitié de sa vie à Dieu. Dorénavant, il ne souhaitait plus être serviteur du monde : son rêve était de servir la cause royale de notre Seigneur Jésus-Christ, ce maître tant aimé pour sa sublime perfection. Maroun était persuadé que c’était l’imitation de Jésus-Christ qui permettrait de sortir la civilisation du chaos. Les idéologies fallacieuses, animées par d’invisibles lois homicides, qui dominent le XXIe siècle essayent de réduire à néant la justice austère du Christianisme. L’homme matérialiste ne sait plus percevoir les imperceptibles schémas qui régissent l’esprit du monde. La méditation chrétienne permet de prendre conscience des valeurs maléfiques drainées par l’hérésie caïnique, celle-là même qui pousse les hommes à s’entre-tuer. Maroun conservait l’espérance d’un futur heureux après de grandes tribulations : le maître Jésus-Christ n’a-t-il pas dit lors du sermon sur la montagne : « réjouissez-vous, quand à cause de moi, le monde vous poursuivra de sa haine, de ses persécutions et de ses calomnies, car votre récompense sera grande dans les cieux. »

Maroun s’était égaré, pendant sa jeunesse, dans toutes sortes d’erreurs. Mais, la soif de vérité qui l’animait avait eu raison de son égarement. L’année de ses 38 ans, il avait rencontré la miséricorde dans des circonstances tout à fait surnaturelles. Lui qui n’avait jamais lu la bible pouvait dorénavant décrypter le sens profond de ses versets. Un amour puissant l’animait et le réconfortait, il sentait une présence aimante le guider, il se disait que c’était peut-être son ange gardien. Lui qui travaillait dans le monde implacable de la finance ne se sentit plus à sa place du jour au lendemain. Il ne supportait plus les valeurs de son entreprise : cette passion sournoise pour l’argent, ce mépris de la justice, cette haine de la charité et cette absence de soif de la vérité le dégoûtaient au plus haut point. Il ne fallut pas longtemps aux loups de Wall Street pour s’en rendre compte. Ses collègues de travail mirent en avant ses mauvais résultats pour le faire vaciller. Maroun comprit que ce monde-là n’était plus fait pour lui. Maintenant, il avait soif comme Jésus-Christ sur la Croix.

Pendant que Maroun marchait en méditant sur sa vie passée afin de prendre conscience de ses erreurs et de pleurer sur celles-ci, un homme barbu vêtu de chiffons et portant un kufi s’approcha de lui d’un pas rapide :
« Bonjour mon ami. Marchons un peu ensemble si tu le veux bien.
– Bonjour mon frère. Oui, c’est une bonne idée. Où vas-tu comme ça ? répondit Maroun en souriant après être sorti de sa sainte méditation.
– Je vais voir ma vieille mère qui est mourante dans un petit village situé là-haut, répondit l’homme aux yeux clairs en levant un doigt espiègle en direction de la montagne.
– Je monte également pour retourner dans mon monastère. Je m’appelle Maroun, répondit-il en tendant la main en direction de cet ami improvisé.
– Discutons de la religion si tu le veux bien. Comme tu le vois, je suis un calender (c’est-à-dire un moine mendiant musulman) et je m’appelle Tarek, dit-il en lui serrant amicalement la main et en la posant ensuite sur son cœur.
– Oui, j’ai su à ton amabilité que tu étais un calender, répondit Maroun en le fixant d’un regard intense.
– Tu as déjà rencontré des musulmans qui ne l’étaient pas ? dit Tarek en lançant un regard presque inquiet.
– Oui, tu connais le problème du wahhabisme et des attentats qui frappent le monde, lança Maroun d’un air grave en regardant ses pieds chaussés de vieilles sandales de cuir.
– l’Islam n’a rien à voir avec cela. Notre prophète est le vrai messager, souffla Tarek en regardant le ciel et en levant simultanément les deux mains.
– En réalité, mon frère, car tu es mon frère en humanité, il n’y a qu’un seul Dieu et les hommes sont tous égaux. Voilà le véritable message de Notre Seigneur Jésus-Christ, dit Maroun en dessinant le signe de croix devant lui à l’aide de son index et de son majeur tendus.
– Issa, pour nous est un simple prophète, il ne peut pas être le Fils d’Allah, car Allah n’a besoin de personne. C’est un grave péché d’associer un homme à Allah, répondit Tarek en levant l’index de la main droite d’un air sévère.
– Si je comprends bien, ceux qui croient en Christ sont des associateurs puisque Dieu n’a besoin de personne. C’est bien ça ? chuchota Maroun d’un air interrogateur.
– Oui, évidemment, lança Tarek en lançant son bras droit d’un geste accusateur.
– Dans ce cas, ceux qui croient aux prophètes sont des associateurs puisque ceux-ci parlent au nom de Dieu ! s’exclama Maroun en dodelinant de la tête.
– Oui, que la gloire revienne à Allah dans tous les cas ! lança Tarek en scrutant les cieux comme s’il s’attendait à voir apparaître quelque chose.
– Si les prophètes sont tous des associateurs, quelle est la position de Mahomet puisqu’il affirme avoir reçu des messages de Dieu ? Ne risque-t-il pas non plus d’être un associateur ? répondit Maroun en caressant saintement son chapelet.
– Je suis choqué par tes propos. Tu cherches à faire entrer le doute en moi ! lança Tarek en resserrant les paupières d’un air contrarié.
– Non. Tu es libre d’être musulman comme je suis libre d’être chrétien. Il n’y a qu’un seul Dieu qui est Trinitaire : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le Père est le Dieu éternel, le Fils est une émanation de Dieu qui s’est fait homme pour nous sauver et le Saint-Esprit est l’esprit de charité. Il faut y voir le salut, la fraternité et la paix, répondit Maroun d’une voix douce.
– Allah possède 99 noms en Islam et il faut tous les connaître, dit Tarek en égrenant les perles de son tasbih (chapelet musulman).
– Pourquoi seriez-vous autorisés à donner 99 noms à Allah tandis que moi je n’aurai pas le droit d’en donner 3 à Dieu ? souffla Maroun d’une voix suave en regardant le ciel d’un air mélancolique.
– Allah est unique, mais il a 99 noms ! répliqua Tarek en balançant son bras droit au rythme de ses paroles.
– Dieu est unique pour nous aussi, mais, il est de nature trinitaire, répondit calmement Maroun.
– Nous ne pouvons pas nous entendre puisqu’il est dit qu’au Jugement Dernier les associateurs seront condamnés à l’enfer ! scanda Tarek en se frappant la poitrine des deux mains.
– Non, justement, Jésus-Christ a dit qu’il reviendrait juger les morts dans le but de récompenser les bons et punir les mauvais, telle est la terrible vérité, répliqua Maroun en entrelaçant les doigts de ses mains comme s’il allait prier.
– Tu devrais avoir peur pour ton âme, car tu es dans l’erreur ! gronda Tarek en serrant davantage son tasbih.
– Pour toi, seuls ceux qui croient en Allah peuvent être récompensés par lui ? dit Maroun en le fixant amicalement.
– Oui, puisque Allah les agréé ! s’exclama Tarek en balançant ses deux bras derrière lui.
– Donc, si j’ai bien compris, un homme qui croit en Allah peut faire le mal qu’il veut. Si Allah est pur, pourquoi agréerait-il un homme qui fait le mal en cachette ? L’homme qui fait le bien pendant toute sa vie et qui cherche à s’améliorer mérite-t-il d’aller en enfer ? Tandis que l’homme qui se contente de croire en Dieu et qui tue en son nom devrait aller au paradis ?! Cela n’a aucun sens, l’ami. En vérité je te le dis, un homme qui tue n’est pas un homme bon : c’est un assassin, un meurtrier à l’image de Caïn et il devra être puni par la Divine Justice au jour du Jugement Dernier ! s’exclama Maroun d’un regard presque lumineux.
– Je suis blessé dans mon amour propre car personne ne m’a jamais parlé de la sorte ! lança Tarek en posant les deux mains sur son visage.
– Dieu lit dans les cœurs. Il reconnaît ceux qui appliquent réellement ses commandements : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. Celui qui n’applique pas ces commandements ne peut pas être digne de Dieu. C’est trop facile de faire le mal et ensuite d’aller prier pour se faire pardonner. Si cela fonctionnait de la sorte, le monde serait dominé par le mal et ce Dieu ne serait alors qu’une simple idole païenne ! répondit Maroun d’un air professoral et inspiré d’en haut.
– Tu sèmes le doute en moi. Je ne m’étais jamais posé de telles questions. Je comprends mieux pourquoi il faut fuir les chrétiens ! lança Tarek d’une voix brisée par l’émotion.
– Je vais partager mon repas avec toi et t’aimer comme un frère : cela te fait-il peur ? répliqua Maroun en posant sa main droite sur l’épaule de Tarek.
– Si j’avais été fou, j’aurais dit que tu es faible. Mais, si je dis que tu es faible, alors j’annonce que je suis plus fort que toi. Je pourrai alors être tenté de te dominer et de tomber dans le mal comme Caïn. Tu insuffles en moi les contradictions et c’est cela qui me fait peur… souffla Tarek derrière les deux mains toujours posées sur son visage.
– Je ne fais que défricher une terre arable. Je sème et tu récoltes mon ami, tu récoltes… dit Maroun en fermant les yeux et en expirant comme s’il allait soudainement s’évanouir.
– Nous disons que les chrétiens et les juifs sont des polythéistes parce qu’ils associent Dieu à des fausses divinités, mais je n’en suis plus tout à fait sûr maintenant, je suis ébranlé. Allah guide-moi, je t’en prie… souffla Tarek en serrant ses poings sur son visage comme pour sécher des larmes trop abondantes.
– Si Jésus-Christ était une fausse divinité, il aurait agi de manière impure pendant sa vie terrestre. Dans le coran, Issa est reconnu comme le sceau de la sainteté, cependant, l’Islam refuse de reconnaître sa crucifixion et la Trinité de Dieu parce qu’elle serait associée au polythéisme. Or, Jésus-Christ a mené une vie parfaite : il a guéri, prophétisé, prêché l’amour de Dieu, fait des miracles, conduit les apôtres et il est mort sur la Croix, répliqua Maroun en s’inclinant humblement comme s’il saluait le Seigneur.
– Parlons-en de la Croix. Cette Croix vient du démon car une telle mort serait indigne de Issa. Un prophète de Dieu ne peut pas mourir ainsi, c’est impossible ! répliqua Tarek d’une voix tremblante en fermant les yeux.
– La Croix est un signe de vie : Jésus-Christ est mort sur la Croix et est ressuscité au troisième jour. C’est la preuve que Jésus-Christ est sans péché. Sa résurrection annonce le Jugement Dernier car sans cette résurrection miraculeuse il ne pourrait pas y avoir de Jugement. Cela veut également dire qu’en portant notre croix, nous acceptons nos devoirs patiemment et que nous espérons en une vie meilleure après cette vie terrestre. Ainsi, nous nous souvenons de la mort comme d’un passage obligé, car, personne, non personne, ne peut réchapper aux griffes de la mort, pas même le millionnaire égocentrique qui cherche à embrasser ses millions d’un seul geste. Ne dites-vous pas vous-même que nous sommes tous des voyageurs sur cette terre ? répondit Maroun en remettant délicatement sa coiffe.
– Je ne voyais pas la Croix de la sorte. C’est une chose atroce pour nous les musulmans. Je comprends mieux maintenant, mais j’ai du mal à l’accepter. Il faut me laisser le temps, répondit Tarek en pleurant à chaudes larmes comme s’il avait outragé Allah.
– Je ne cherche pas à te convertir au Christianisme. Je me contente de te parler et c’est Dieu qui opère les conversions du cœur. À la vérité, l’homme converti pleure sur ses propres péchés : il ne condamne plus les autres pour ses fautes, il les porte sur lui-même et regrette d’être acteur, malgré lui, du mal. Ceci est le signe que l’amour de Dieu descend sur cet homme pour le rendre meilleur, dit Maroun en tapotant amicalement l’épaule de Tarek.
– Nous disons œil pour œil et dent pour dent, car quiconque fait le mal doit être puni, dit Tarek d’une voix étranglée en serrant les poings.
– C’est là toute la différence avec le Christianisme car Jésus-Christ a aboli la loi du talion pour nous donner la loi de la charité : tendre l’autre joue ne veut cependant pas dire qu’il faille mourir, cela signifie avant tout qu’il faut savoir pardonner et secouer la poussière de ses pieds, c’est-à-dire s’en aller, lorsque l’ennemi devient trop agressif. Cela ne nous empêche toutefois pas de prier pour ceux qui sont dans l’erreur, souffla Maroun en regardant charitablement son chapelet.
– Je ne comprends pas vraiment le Christianisme. L’Islam me rassure mais en même temps je sens qu’il y a de la vérité dans le fond de tes paroles. Je suis à la fois édifié par ta sagesse et profondément blessé dans mon orgueil. Je suis touché au plus profond de mon âme, pleura Tarek en se recroquevillant légèrement sur lui-même.
– Beaucoup de musulmans ont un mauvais exemple de la part des occidentaux. En réalité, il ne reste plus beaucoup de chrétiens là-bas. C’est pourquoi les musulmans se réfugient davantage dans l’Islam. Au lieu de leur montrer le bon exemple, les athées vivent selon l’esprit du monde, ils se laissent porter par les plaisirs de la chair, par la vaine gloire humaine. L’athéisme a transformé l’occident en une terre d’homme ingrats, des individus au cœur endurci. L’égoïsme est un cancer qui ronge la civilisation, en quelque sorte. C’est certainement un effet de la divine justice, chose que nous ne pouvons pas comprendre maintenant. Dans tous les cas, nous vivons dans une époque qui annonce de grands bouleversements. Jésus-Christ avait annoncé qu’il y aurait un temps où la terre tremblerait, les guerres se décupleraient et la douleur à venir serait terrible, car ce sont celles de l’accouchement. Nous y sommes presque puisqu’on reconnaît l’arbre à ses fruits : ceux de cette époque sont terriblement mauvais, répondit Maroun en plaçant ses mains dans le dos comme le ferait un maître chrétien.
– Ce que tu dis est vrai. Mon frère Salem est parti habiter en France pendant quelques mois. Il est revenu traumatisé par ce qu’il a vécu. Il s’est davantage réfugié dans l’Islam. S’il avait croisé des chrétiens comme toi, je crois qu’il ne serait pas reparti aussi rapidement, dit Tarek en regardant du coin de l’œil le moine comme s’il avait honte de lui-même.
– Je n’ai pas la prétention de dire que je suis mieux que les autres. Je me contente de répéter que j’aime Dieu de tout mon cœur et que je vois en tout homme un frère. Jésus-Christ est mon guide et il me permet de tenir bon dans les épreuves. Sans cette charité, je serais tombé bien bas et n’aurait plus supporté cette époque. C’est l’amour plénier qui nous fait tenir debout puisque, quoi qu’il puisse arriver, nous gardons l’espoir d’un monde meilleur, souffla Maroun en levant les yeux au ciel.
– Que Allah te bénisse. Ce que j’entends de ta bouche est saint. Qu’il puisse t’agréer lors de ta mort, lança Tarek en s’arrêtant subitement, avant de s’asseoir sur place pour méditer sur leur échange.
– Que la paix soit sur toi. Je prierai pour ton âme, mon frère, répondit Maroun en le bénissant d’un signe de croix. »

Les deux hommes se séparèrent ici, Tarek fut ébranlé dans ses convictions et Maroun reprit tranquillement son chemin. Le calender regarda cet étrange ami s’éloigner doucement. La température commençait à baisser.

Gardons toujours espoir en la charité de Dieu et souvenons-nous que cette vie est une épreuve méritoire pour gagner le paradis : donnons tout l’amour possible en restant dans l’humilité et nous pourrons peut-être toucher le sacré-cœur de Dieu à défaut de connaître sa terrible justice. Dieu vous bénisse et que le Saint-Esprit puisse vous guider vers l’humilité austère, preuve de la vérité en Jésus-Christ.

Stéphane, le 22 septembre 2017

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Les alpinistes, un conte chrétien pour tous

« Nous étions en 2029. Les enfants chahutaient joyeusement en attendant leur professeur. Les rires résonnaient dans la vieille classe qui sentait bon le bois peint. Un magnifique crucifix était placé juste au-dessus du grand tableau noir. La joie rayonnait parmi les jeunes élèves, c’est comme si Jésus-Christ était parmi eux. Soudainement, on entendit la démarche tranquille du père Éric. Ses pas retentissaient dans le long couloir. Son souffle haletant se rapprochait de plus en plus. Enfin, sa main se posa sur la poignée de la porte vieillie. Sa grande silhouette apparut dans la classe masculine. Il avait le visage un peu rond, les yeux clairs, les cheveux roux. C’était un Normand, on le voyait à ses larges mains.

Il lança un grand sourire aux enfants chamailleurs et dit :
« Bonjour les enfants ! »
Les enfants se levèrent en chœur pour rendre hommage à sa noble fonction, avant de répondre dans un même souffle :
« Bonjour père Éric ! »
Un large sourire illumina le visage du père Éric : il aimait profondément ces enfants.
« Asseyez-vous les enfants. Avant de commencer, je vais vous raconter une belle histoire comme tous les matins. Aujourd’hui, le conte s’intitule les alpinistes. Qui peut me dire ce qu’est un alpiniste ? »
Un garçon leva le doigt.
« Denis, à toi, dit le père Éric.
– C’est un monsieur qui grimpe le long des montagnes.
– Oui, mais encore. »
Un autre élève tendit la main.
« Patrice, nous t’écoutons, lança le père Éric.
– C’est un montagnard qui a l’art de monter le long des parois.
– Oui, Patrice. C’est très bien. Un alpiniste est comparable à un chrétien et je vais vous dire pourquoi. Voici l’histoire :

Il était une fois deux alpinistes nommés Judas et Jean. Judas était grand, musclé, taillé pour vaincre la montagne, tandis que Jean était petit et plutôt maigre. Judas était aussi orgueilleux que sportif tandis que Jean était humble et doux. Les alpinistes arrivèrent au pied de la montagne : Judas la regardait fièrement comme un challenge supplémentaire, tandis que Jean la contemplait d’un regard émerveillé.
« Je vais te battre comme la dernière fois, lança Judas.
– Je te le souhaite, répliqua humblement Jean.
– Rendez-vous là-haut ! » rétorqua Judas en commençant à grimper.

Judas faisait jouer ses muscles et l’agilité de ses doigts pour escalader la paroi abrupte. Jean, lui, priait. Il priait pour obtenir le courage de gravir la montagne. Il se concentrait sur le sommet en pensant au chemin qui restait à parcourir. Il donnait toute sa confiance à Dieu tandis que Judas ne comptait que sur lui-même.

Judas escaladait la paroi à une vitesse très rapide. Il est évident qu’il voulait arriver le premier afin de mettre en valeur ses qualités d’alpiniste. Il voulait se glorifier, auprès de Jean, de sa victoire personnelle.

Jean escaladait tranquillement en priant. Il dédiait chaque pas accompli à la sainte Vierge Marie, à Jésus-Christ ou à un saint. Il méditait l’Évangile pendant qu’il grimpait. Pour lui, le chemin déjà réalisé n’était rien. Il se focalisait sur le sommet de la montagne mais prenait le temps d’arriver. Ce parcours était un moyen de s’humilier devant la grandeur de la montagne, symbole de l’immensité de la Création. La montagne était la parabole de la foi, son sommet représentant la perfection chrétienne. Pour lui, l’escalade était comparable à une vie : pour atteindre l’excellence de la foi, il fallait s’épurer de ses péchés, s’abaisser pour être élevé. Jean était un véritable chrétien qui avait saisi le message des saintes Évangiles.

Judas, pendant ce temps, montait à un rythme effréné. Il admirait la contraction de ses muscles. Si la montagne était un miroir, il se serait admiré longuement. Il se faisait confiance et c’était, pour lui, le principal : l’autre n’étant que le reflet de la médiocrité. Il voulait la gloire en pensant qu’elle pourrait durer éternellement. Il n’avait pas conscience que ses muscles vieillissaient en même temps que son corps. Il se moquait éperdument des qualités de l’âme et de ses conséquences sur la civilisation. Pour lui, l’homme bon ou mauvais ne changeait rien. Il s’admirait comme s’il s’était l’auteur de sa propre création, l’orgueil de Narcisse n’était rien comparé au sien. Pendant qu’il escaladait, il ne regardait pas vraiment les parois de la montagne puisque celle-ci n’était destinée qu’à assouvir sa propre gloire. Son regard ne voyait que la réussite.

Jean, loin derrière, continuait de monter tranquillement en priant et en faisant confiance à Dieu. Il admirait les parois de la montagne. Il observait chaque fleur, chaque pétale, chaque trace de vie. Il louait le Seigneur pour la beauté du monde. Il grimpait par la force de sa confiance et cherchait à s’améliorer à chaque pas. Pour lui, la victoire ne lui revenait pas : elle appartenait au Créateur de toute chose.

Après plusieurs heures d’escalade, Judas arriva en haut du sommet. Jean termina bien après lui. En haut de la montagne, il y avait un vieil homme habillé de blanc qui était assis et semblait les attendre. Le vieillard dit :
« À votre avis, le vainqueur est-il celui qui arrive le premier ou celui qui cherche à s’améliorer ?
– Le champion est celui qui arrive en tête ! lança Judas.
– Peu importe la victoire, dit Jean, ce qui compte vraiment, c’est l’épuration de son âme.
– En vérité je vous le dis, Jean est le premier et Judas le dernier car celui qui compte uniquement sur ses propres forces ne se soucie pas de ses frères et méprise Son Père. Celui qui ne cherche pas à s’épurer de ses péchés fait le mal par aveuglement et détruit l’ordre naturel : il n’est plus digne d’être le gardien de la terre. Tandis que celui qui prie et cherche à s’améliorer fait la joie de ses frères et le bonheur de Son Père. La récompense appartient aux justes. En vérité, en vérité, je vous le dis, Judas m’a trahi une seconde fois », conclut l’homme avant de disparaître soudainement.

Les enfants écoutaient le père Éric d’un air émerveillé. Son histoire si juste et si belle les édifièrent. Il conclut ainsi l’histoire :
« Les enfants, soyez comparables à Jean, cet alpiniste qui se montre digne de Notre-Seigneur, car, vous l’aurez compris le vieil homme situé en haut de la montagne représente Jésus-Christ au moment de notre mort lorsqu’il effectue notre jugement personnel. La montagne est la parabole de la vie. Les deux alpinistes représentent les hommes : Jean fait partie des justes, dignes fils d’Abel tandis que Judas fait partie des iniques, descendants impies de Caïn. Ceux qui se montrent égoïstes ne cherchent que leur propre profit au mépris de tout ce qui les entoure, tandis que ceux qui se montrent bons sont dignes d’être à la droite du Seigneur. Mes enfants, montrez-vous méritant envers Dieu pendant toute votre vie et vous serez largement récompensés. Nous allons faire une pause de cinq minutes avant de commencer le cours. »

Un silence émerveillé régnait dans la classe. Les enfants méditaient l’histoire du jour. La scolarité dans la Nouvelle France cherchait à édifier les âmes par l’enseignement de la voie droite. »

Stéphane, 15 juin 2017
Blog la France Chrétienne

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Le plancher de verre

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Une multitude d’êtres vivants habitaient sur une planète dont le sol était constitué d’une mince épaisseur de verre. L’endroit était fragile. Les minéraux et les végétaux poussaient paisiblement. Les animaux, quant à eux, par nature, marchaient le plus habilement possible afin de ne pas abîmer le sol. Les premiers êtres humains suivaient des codes comportementaux très stricts afin de garantir la paix sur l’ensemble de la planète. Chaque individu pleurait sur ses fautes pour chercher à s’améliorer tout en faisant le bien autour de lui. La planète resplendissait tout comme le verre qui recouvrait le sol.

Un beau jour, un enfant qui estimait que ces règles étaient trop strictes décida de se rebeller. Au lieu de marcher prudemment, il sautillait en s’esclaffant. Au bout de quelque temps, un grand nombre d’enfants dansotaient par effet d’imitation. Arrivés à l’âge adulte, ces individus rebelles mirent au monde des enfants qui se conformèrent à ces règles plus souples. Ainsi, en grandissant, leurs enfants ne sautillaient plus mais sautaient le plus loin possible. De génération en génération, les hommes modifiaient de manière imperceptible leur comportement.

Quelques siècles plus tard, les lointains descendants de ces premières générations rebelles sautaient de tout leur poids en hurlant le plus fort possible. Ils s’insultaient les uns les autres, buvaient, fumaient, volaient les biens appartenant à leurs frères. La plupart des adultes étaient totalement corrompus et abrutis. C’est par un matin de pluie qu’un grondement sourd se fit entendre. Le verre qui recouvrait le sol se fissura. Les hommes, surpris par cet étrange événement, se mirent en colère et sautèrent de plus en plus fort sur le verre afin de manifester leur mécontentement.

Les oiseaux, pris de panique, s’envolèrent. Ces mouvements soudains effrayèrent les meutes de chiens qui détalèrent le plus loin possible. Leurs jappements dérangèrent les vaches qui broutaient paisiblement. La frayeur les fit se déplacer, à leur tour, en direction du désert. C’est à cet endroit que vivaient les éléphants. Étonnés par l’exode des vaches, les pachydermes barrirent avant de détaler. Le déplacement de ces gros animaux accentua la fissure. Une complainte terrifiante s’éleva dans les airs. Tant et si bien qu’une peur générale entraîna des mouvements de panique de plus en plus violents sur l’ensemble de la planète.

Les arbres commencèrent à jaunir, les oiseaux moururent, les chiens se dévorèrent les uns les autres et les hommes se frappèrent à coups de massue tout en sautant sur la fissure. Le comportement absurde des êtres humains entraîna la brisure du verre qui tapissait le sol. Soudainement, l’immense partie du verre vola en éclat. La plupart des arbres, des animaux et des hommes disparurent dans les abysses qui se trouvaient sous le sol.

Un calme assourdissant envahit la planète. Quelque temps plus tard, le plancher de verre se reconstitua sous l’impulsion divine. Lorsque le sol fut stabilisé, quelques êtres humains qui s’étaient cachés en emportant avec eux des minéraux et des animaux sortirent de leur cachette. Ils rédigèrent des règles sur des morceaux d’écorces afin qu’elles ne se perdent plus. Sans ces lois de silence et de prière, les hommes étaient amenés à agir de manière insensée. La rébellion entraînait des catastrophes terrifiantes tandis que le respect des lois de Dieu garantissait l’harmonie sur la planète. Lorsque les hommes acceptaient d’aimer Dieu et de faire preuve de charité les uns envers les autres, en plus de garantir la paix, ils permettaient aux arbres et aux animaux de s’épanouir. Plus la charité débordait, plus la planète resplendissait.

Moralité, lorsque les hommes perdent le sens de la bonté, piétinant les lois du Père que le Fils, Jésus-Christ, a annoncées aux hommes, foulant aux pieds les grâces du Saint-Esprit, refusant les commandements du Dieu Trinitaire, le mal se répand sur la planète au point d’entraîner une incommensurable destruction. Lorsque les hommes perdent le sens du sacré, les cataclysmes finissent par accomplir la Justice divine. Le comportement effronté des hommes finit par se retourner contre eux. Gardons à l’esprit que l’animal n’est pas responsable de ses actes contrairement à l’être humain.

Nous sommes, en ce début de XXIe siècle, à la veille de grands bouleversements puisque beaucoup d’individus ont décidé de refuser Dieu et Ses commandements. L’orgueil, l’avarice, l’avidité et l’individualisme ont fait reculer la charité. Or, sans abnégation, c’est la loi du plus fort qui s’applique. Par un effet de cause à effet, tel un jeu de domino qui s’effondre, ces principes de plus en plus malsains entraînent les guerres et les châtiments. Nous sommes prévenus. Il est temps d’en prendre conscience et de se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard.

Étienne de Calade

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La renaissance de la Croix

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Michel marchait d’un pas résolu dans la ville assombrie par la pollution et la criminalité banalisée. Le ciel était couvert. Une pluie souillée de produits toxiques venait de s’abattre brutalement sur la capitale grisâtre. La radio venait d’annoncer que si de grandes résolutions n’étaient pas prises dans les prochains mois, l’humanité allait prochainement sombrer dans le chaos le plus total. La faim dans le monde avait décimée, l’année passée et sur l’ensemble de la planète, des millions d’individus. À l’échelle de la terre, les richesses étaient concentrées sur deux immenses métropoles. Ce qui avait fait la gloire de l’humanité était tombé, depuis longtemps, dans l’oubli. La pauvreté, la violence et la maladie régnaient en despote.

La première lueur du soleil attira l’œil aguerri de l’individu, ce qui lui décrocha un sourire. Michel était un homme brun de très grande taille. Ses mains étaient larges, ses doigts étaient longs et parfaitement droits. Michel avait une carrure imposante. Il mesurait 2m31. Sa personnalité était tellement charismatique que son regard suffisait à apaiser les tensions.

Michel tourna sur la gauche pour passer, comme chaque jour, par cette petite ruelle glauque qui menait à son domicile. Ses bruits de pas résonnaient le long des murs fissurés et salis par une crasse visqueuse. Un peu plus loin, devant lui, deux hommes se frappaient violemment. L’un était petit, vêtu de blanc, tandis que l’autre devait frôler les 2 mètres. Il était entièrement recouvert d’une combinaison noire. Michel avançait prudemment dans la pénombre. Un peu avant qu’il n’arrive à leur hauteur, la lumière blafarde d’un réverbère éclaira le visage des deux hommes qui venaient de se retourner pour l’observer.

« Qu’est-ce que tu fais là, toi ? demanda le géant revêtu de noir.
– Je ne fais que passer. Ne vous occupez pas de moi, répondit Michel d’une voix grave.
– C’est un peu trop tard, mon gars, annonça l’homme baraqué.
– Laisse le partir, Molosse, répliqua le petit homme d’une voix nasillarde.
– Toi, le minus, ferme-la ! gronda le géant qui bloqua le passage à l’étranger.
– Laissez-moi passer, voulez-vous, dit Michel en posant amicalement la main sur l’épaule de l’homme dont la tête lui arrivait à peine au menton.
– Non, pas question. J’ai envie de te mettre une branlée ! annonça le rebelle d’une voix puissante.
– Vous risqueriez de le regretter. Je vous conseille de vous en aller maintenant avant qu’il ne soit trop tard, répliqua Michel d’une voix posée.
– C’est ce qu’on va voir. Tu te crois fort alors que tu n’es qu’un vulgaire humain » répondit l’homme vêtu de noir en arborant un affreux rictus.

Le géant agrippa le petit homme blanc avant de le serrer de toutes ses forces contre lui. Leurs corps se mélangèrent dans un affreux craquement d’os. Sous les yeux épouvantés de Michel, les deux hommes se fondirent en une seule et unique créature à la peau écailleuse et au visage reptilien. La bête grandissait à vue d’œil en même temps qu’elle prenait sa forme définitive. À la fin de sa douloureuse transformation, le monstre dépassait Michel d’environ deux têtes. Ses muscles saillants étaient bordés d’épines osseuses. Sa peau était de couleur verdâtre. De grandes griffes acérées remplaçaient les doigts de ses mains tandis que des serres jaunâtres lui servaient de doigts de pieds. Michel recula nerveusement contre le mur situé un peu plus loin derrière lui.

« Alors, minable, que dis-tu de ma nouvelle force ? demanda le monstre d’une voix caverneuse.
– Je ne vois en toi qu’une abomination, répondit Michel qui revenait un peu de sa surprise.
– Tu ne sais donc pas reconnaître la puissance ? Agenouille-toi devant moi. Ainsi, je t’épargnerai en te donnant une mort immédiate, répondit la bête.
– Il n’est pas question que je m’incline devant toi. Tu es grand et fort, certes, mais tu restes une horreur blasphématoire, répondit Michel d’une voix monotone.
– Je suis beaucoup plus grand que l’humanité réunie. Te rends-tu compte que je peux t’arracher la tête d’un seul coup de griffes ? gronda le monstre.
– Oui, j’en suis conscient. Mais je vais te poser une seule question : qui est comme Dieu ? dit Michel en fixant sereinement le monstre.
– Assez ! Tu n’es qu’un larbin alors que moi je suis le sublime Mani-Rex ! tonna la bête.
– Je suis l’un des représentants du genre humain. Je suis également leur plus grand défenseur, répliqua doucement Michel.
– Pourquoi souris-tu ? s’enerva Mani-Rex.
– Parce que tu vas bientôt retourner d’où tu viens ! dit Michel en s’agenouillant pour psalmodier des paroles en latin.
– Que fais-tu là ?! Cette langue est morte depuis des siècles. J’ai détruit la vraie foi en ton Dieu Trinitaire par mes mensonges et mes accusations ! Je suis le prince de ce monde, m’entends-tu ?! » hurla Mani-Rex avant de pousser un cri guttural.

Tandis que Michel priait, son corps devenait brillant, son torse s’élargissait. Il écarta les bras avant de se relever. Une force tombée du Ciel frappa ses deux paumes de main tournées vers le haut. Son visage s’élargit afin de retrouver son ineffable beauté. Deux ailes blanches sortirent de son dos avant de se déplier majestueusement. Michel atteignit bientôt la taille de Mani-Rex.

« Ce n’est pas vrai ! Encore toi ! hurla la bête en grimaçant outrageusement.
– Contrairement à ce que tu croyais, les chrétiens continuent de prier Dieu dans le secret de leur cœur ! lança Michel d’une voix douce.
– Tu oses revenir sur mon territoire, moi qui suis la puissance même ! s’écria Mani-Rex en levant les bras pour montrer ses énormes muscles.
– Tu es l’accusateur, l’imposteur, le père du mensonge ! répondit calmement Michel.
– Je vais te découper en morceau, l’archange ! hurla le démon en déployant d’immenses ailes noires.
– Je suis Michel, celui qui a toujours terrassé la bête. Sois anathème pour l’éternité ! » lança-t-il en sortant, d’un fourreau accroché dans le dos, une majestueuse et brillante épée sur laquelle était gravée une croix étincelante.

Mani-Rex avança jusqu’à Michel, pendant qu’il déployait ses griffes, avant de lui balancer sa lourde patte. L’archange se baissa pour le contourner en même temps qu’il abattit le tranchant de son épée sur son avant-bras gauche. L’épée coupa net le poignet du fils de Satan. La main écailleuse tomba lourdement sur le sol. La bête hurla tandis que Michel fit un tour sur lui-même pour entailler profondément l’épaule droite de Mani-Rex. Le monstre décolla pour lui donner un coup de patte dans le torse. Une plaie béante s’ouvrit instantanément. L’archange porta la main à la poitrine en s’aidant de l’épée pour ne pas tomber, avant de finir par s’agenouiller pour prier. Une lumière divine répara miraculeusement sa cruelle blessure. Mani-Rex, effrayé par la puissance de l’archange que lui octroyait Dieu, s’envola. Michel jeta son épée, à la manière d’un lanceur de javelot, dans la direction du lâche. L’arme vola dans les airs pour finir par s’enfoncer, jusqu’à la garde, dans les écailles dorsales du fourbe. Mani-Rex hurla dans les ténèbres avant de retomber lourdement sur le sol. Michel accourut dans sa direction. Il dégagea la glorieuse épée de Justice après avoir posé le pied droit sur le corps monstrueux pour finir par trancher l’épaisse gorge d’un unique coup de glaive.

Le corps de la bête reprit progressivement forme humaine avant de tomber en poussière, comme si son cadavre venait de vieillir de mille années en seulement quelques instants. Le règne de Satan venait de prendre fin. Michel était revenu ce soir pour terrasser définitivement la Bête. La vraie foi allait pouvoir réparer les dégâts que le monstre avait causés sur terre. Il y avait un travail incommensurable, mais, Michel allait pouvoir, après être redevenu invisible, inspirer les hommes afin que des générations de saints viennent sauver l’Église et rétablir la paix selon les commandements de Jésus-Christ.

L’archange leva son épée en direction des Cieux. Un rayon de soleil éclaira la magnifique croix pendant que la lumière du jour se répandait sur la ville. Une atmosphère paisible, toute divine, remplaça l’ancienne qui était pesante et sombre. L’herbe verdissait, les arbres et les fleurs repoussaient, le ciel retrouvait sa couleur bleu azur, l’eau des rivières et des fleuves redevenait transparente, les murs blanchissaient, la couche de pollution disparaissait. Une brise vivifiante à l’odeur exquise de fleurs soufflait doucement. L’archange, en extase, rendit gloire à Dieu avant de disparaître. Quelques femmes, étonnées par la beauté du paysage, tombèrent à genou en louant le Seigneur. Au loin, les premiers clochers retentissaient pour louer l’amour de Dieu. Le son des cloches se généralisa pendant que l’allégresse se déversait sur la population. Un magnifique nuage blanc formant la phrase « Quis ut Deus » persista dans le ciel pendant plusieurs longues minutes. Des cris de joie s’élevèrent et se répandirent. Dieu était de nouveau loué. Vive Jésus !

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Mort à bas prix

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L’homme, parfaitement rasé, habillé d’un magnifique costume gris, se tenait droit devant l’immense stand sur lequel était inscrit en lettres capitales « choisissez votre mort low cost ». Une foule de badauds l’écoutait.

« Approchez, mesdames et messieurs, profitez-en, choisissez votre mort à bas prix. Vous avez le choix : injection létale, coma éthylique, overdose par la drogue de votre choix, assassinat déguisé, suicide organisé, exécution rapide, euthanasie, mort lente, mort accidentelle, allez-y, tout doit partir ! scandait l’homme à la voix arrogante.

– S’il vous plaît ! lança un homme de petite carrure en levant le doigt.

– Oui, quelle mort souhaitez-vous monsieur ? cria l’homme d’une voix tonitruante

– Justement, j’ai envie de vivre. J’ai passé ma jeunesse à travailler dur. Je suis veuf depuis une dizaine d’années et je vois ce stand qui propose la mort de notre choix. Mais, je vous dis que je veux vivre. Alors proposez-moi un voyage vers une destination de rêve !

– Allons, mon bon monsieur, vous devez être raisonnable. Regardez le monde autour de vous. Il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Vous, les hommes biologiques, devez mourir afin de laisser la place aux plus méritants. Pensez à ceux qui se sont fait améliorer grâce à la technologie. Eux sont les tenants du nouveau monde, pas vous ! s’esclaffa l’homme en dévoilant un bras bionique après avoir relevé l’une de ses manches.

– Je suis outré monsieur ! C’est grâce à nous que vous avez pu créer cette infâme société. Vous nous avez menti toutes ces années pour en arriver-là. Vous avez su jouer avec nos sentiments pour nous faire accepter cette civilisation mortifère ! s’énerva l’homme moustachu à la peau hâlée.

– Ce sujet a déjà été longuement traité par l’ensemble des médias. Les hommes du passé, c’est-à-dire ceux qui refusent la technologie, doivent mourir. Nous vous offrons une mort à bas prix alors profitez-en, avant que nous ne faisions le choix de vous l’imposer ! lança l’immonde présentateur qui ressemblait à une star américaine.

– Cela tombe bien. Mes amis et moi avons une technologie qui va certainement vous amuser. L’homme siffla entre ses doigts, une troupe armée jusqu’aux dents entra dans la galerie marchande.

– Vous n’avez pas le droit de venir ici pour me menacer ! hurla le présentateur. C’est vous qui devez mourir, pas moi ! Je suis un cyborg ! Pas vous ! »

Une salve de fusil mitrailleur transperça le présentateur bionique pendant que des bruits d’explosion se firent entendre dans la galerie. Une partie des badauds sortirent des armes de poings avant de poser un brassard bleu roi en signe de ralliement. La résistance s’était organisée et avait décidé de ne plus plier aux mensonges des hérésies. La peur se trouvait désormais dans le camp des cyborgs. Les résistants ne reculeraient devant rien pour éliminer jusqu’au dernier robot. La guerre contre les machines étaient désormais déclarée.

Étienne de Calade

Le renard et le corbeau

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Un corbeau, alléché par l’odeur du gâteau que tenait un renard perché dans un arbre, lui tint à peu près ce discours.

« Bonjour, Maître renard, comment allez-vous ce matin ? dit le corbeau en déployant les ailes.
– Je vais bien, je vous remercie de prendre de mes nouvelles, dit le renard au poil soyeux.
– Accepteriez-vous de me donner une part de ce gâteau qui m’a l’air succulent ? demanda le volatile en contemplant le renard perché.
– Certainement pas, mon bon monsieur, répondit le renard d’un air supérieur.
– Je vous signale tout de même que j’ai faim, nous sommes en hiver et je n’ai rien mangé depuis de nombreux mois, répondit l’oiseau au plumage noir.
– Ce n’est pas mon problème, monsieur. En ce qui me concerne, j’ai à manger et à boire. Vous n’aviez qu’à m’imiter, vous n’auriez pas rencontré ce genre de problème à l’heure qu’il est, répondit le renard en fixant le corbeau d’un air malicieux.
– Cher renard, si je vous avais imité, je serai certainement dans cet arbre, sur une branche située plus en hauteur que celle sur laquelle vous vous tenez actuellement, répondit l’oiseau sur un ton solennel.
– Hé bien, pourquoi ne l’avez-vous pas fait, alors ? répondit le renard d’un air curieux.
– Je ne l’ai pas fait pour une simple raison. J’aurai dû accepter de troquer mon honnêteté contre une bonne dose de malice et d’égoïsme et ceci m’aurait fendu le cœur, répondit sagement le corbeau.
– Vous insinuez ainsi que je serai un être perverti ? demanda le renard en élevant un peu la voix.
– Je ne l’insinue pas, mon ami, je l’affirme, répondit l’oiseau en sautillant sur le sol.
– Pour quelle raison, serai-je devenu cet être pervers que vous décrivez tant bien que mal ? demanda le renard en léchant le gâteau.
– Vous êtes devenu un être pervers après m’avoir, dans un lointain passé, volé mon fromage. Vous en souvenez-vous seulement ? demanda l’oiseau d’un air interrogateur.
– Bien sûr, que je m’en rappelle, s’esclaffa le renard, j’ai été bien plus malin que vous.
– Oui, je dois le reconnaître puisque vous avez transformé mon fromage en gâteau, en vous appropriant, de ci et de là, beaucoup d’autres aliments. J’en conclus que vous avez trompé un grand nombre d’animaux pour être en mesure de confectionner votre énorme pâtisserie, répondit le corbeau sur un ton accusateur.
– Quelle est la loi qui m’en empêche ? demanda le renard sur son arbre perché.
– La loi est la même pour tout le monde, mon ami, c’est ce que vous avez sans cesse répété jusqu’à présent. Mais dès que vous avez accompli votre larcin, c’est à dire, transformé mon fromage en gâteau, vous vous êtes empressé de grimper dans cet arbre, rétorqua l’oiseau sur un ton autoritaire.
– Et alors ? répondit du tac au tac l’animal au poil roux.
– Vous savez pertinemment que cet arbre n’est pas soumis à la loi du système. En étant perché là-haut, vous êtes couvert par une sorte d’immunité qui n’a de légale que votre inaccessibilité, répondit le corbeau.
– Cela signifie, par conséquent, que je suis plus intelligent que vous, répondit le renard d’un air triomphal.
– Je ne suis pas d’accord avec vous. Votre égocentrisme vous fait croire que vous êtes supérieur aux autres animaux, mais moi, je vois en vous un être cupide et borné, répondit le corbeau en souriant.
– Si j’étais cupide, je ne vous aurai jamais donné de mon gâteau ! rétorqua le renard sur le ton de la colère.
– Jusqu’à présent, vous ne m’avez donné que des miettes. La preuve en est la suivante. Votre gâteau est entier et vous voulez me faire croire que vous le partagez avec nous ? répondit le corbeau sur un ton professoral.
– Bon, j’avoue. Je veux bien vous en donner un petit morceau mais promettez-moi de ne le dire à personne pour que je ne sois pas obligé d’en donner à tout le monde, chuchota le renard.
– Je ne fonctionne pas à la corruption, mon ami. Si vous ne souhaitez pas partager votre gâteau, vous devrez à un moment ou à un autre en assumer les conséquences qui pourraient être graves pour vous, rétorqua sèchement le corbeau.
– Si vous le prenez ainsi, je monterai plus haut dans l’arbre afin qu’aucun animal ne puisse jamais m’attraper. Ainsi, vous n’aurez jamais de mon gâteau, s’écria le renard.
– Ce n’est pas grave, cher ami. Vous pensez qu’en vous mettant plus en sécurité en utilisant la ruse et l’égoïsme comme moteur, vous vous en sortirez ? demanda sèchement le corbeau.
– Bien sûr que oui ! s’esclaffa le renard.
– Je demande à voir. N’oubliez pas que votre gâteau a une date de péremption et que cet arbre peut être scié. Mes amis les pic-verts sont nombreux et peuvent faire des dégâts sur un arbre. Si ensuite je rameutais les aigles, lorsque vous serez à terre, ceux-ci vous emporteront dans les cieux et vous feront tomber d’une hauteur de mille pieds afin de vous briser les reins, répondit le corbeau.
– Vous me faites des menaces ? C’est bien cela ? répondit le renard d’une voix mal assurée.
– Mes paroles restent pour l’instant au stade de menaces, mais un jour, qui sait, peut-être que mes amis et moi seront suffisamment affamés et fatigués de vous voir perché dans votre arbre pour vous faire chuter et manger, sous votre nez, votre gâteau entier, rétorqua fermement le corbeau.
– Ah, si c’est cela, j’accepte de vous donner mon gâteau, mais par pitié, ne me faites pas de difficultés. Je reconnais que je me suis protégé de vos lois en montant dans cet arbre et que j’ai gardé le gâteau pour moi tout seul. Votre intelligence a percé mon secret bien caché depuis le 18e siècle, date à laquelle je vous ai volé votre fromage, répondit le renard.
– Je vois que la mémoire et la raison vous reviennent subitement. N’oubliez pas que vous n’avez pas seulement volé un fromage, vous avez également volé de nombreux ingrédients à mes amis les animaux. Nous sommes nombreux et vous êtes seul. Il suffit que je m’envole et que je le dise à mes amis pour que vous soyez démasqué, répondit le corbeau en levant une aile d’un air menaçant.
– Oui, je reconnais que je vous ai trompé. Mais admettez tout de même que vous m’avez volé la vedette pendant presque dix-sept siècles. Je suis donc un jeune imposteur comparé à vous, répondit d’un air malicieux le renard.
– Nous ne sommes pas de la même trempe, mon ami. Mes qualités principales sont mon honnêteté, ma loyauté, ma moralité ainsi que ma royauté, répondit le corbeau.
– Vous ne manquez pas de culot. Un corbeau est tout sauf un roi ! s’écria le renard en faisant tomber le gâteau.
– Je vous remercie pour le gâteau que vous venez de faire tomber. Je vous ai eu par la persuasion. Pour votre gouverne, sachez que vous vous êtes fait doublement berné. Je ne suis pas un corbeau, dit l’oiseau en enlevant son déguisement.
– En vérité, vous êtes une colombe ! Vous êtes donc réellement digne d’être roi ! Je me suis fait avoir, quel misérable suis-je ! s’écria le renard en se frappant la tête avec les pattes.
– Oui, effectivement, je suis bien une colombe. Vous avez cru que j’étais un corbeau, mais même au 18e siècle je n’en étais pas un ! s’esclaffa le noble oiseau.
– Ah, le misérable ! maugréa le renard.
– Vous ne m’avez pas reconnu, mais moi, pour ma part, je sais qui vous êtes réellement. Sous votre costume de renard se cache un cochon. Je peux vous le garantir grâce au constat que j’en ai fait. Vous êtes pervers, égocentrique, avide de gâteau et comploteur. Je reconnais bien là la marque de cet affreux animal » rétorqua la colombe blanche en s’envolant.

Le cochon s’extirpa de son déguisement de renard. Sa queue en tire-bouchon sortie, l’animal grogna et leva furieusement la patte en direction de la colombe. Quelques heures plus tard, les pics-verts s’attaquèrent à l’arbre pour le faire tomber. Le cochon grimpa jusqu’au sommet de l’arbre qui penchait de plus en plus sous l’assaut furieux des oiseaux aux longs becs acérés. Le lendemain matin, l’arbre tomba et le cochon mourut écrasé.

La moralité est la suivante, on peut se cacher sous les meilleurs déguisements, si nous sommes illégitimes à cause de notre comportement, nous devrons forcément le payer à un moment ou à un autre et rendre jusqu’au dernier centime ce que l’on a volé pendant des siècles.

Texte initialement rédigé le 21 décembre 2013
Étienne de Calade

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Les temps nouveaux

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On dit souvent que les anciens appelaient cela le progrès ou le modernisme. Je me réveille chaque matin dans une parfaite solitude. De la fenêtre, je vois le temps qui court à sa perte. Je sens la froideur humaine. Les hommes sont devenus aussi cruels que des reptiles. C’est dans un lointain passé que leur cœur a pris la fuite. Lui qui connaissait l’histoire de l’humanité ne pouvait se résigner à subir l’horreur des temps nouveaux. Ce cœur libre, comme l’est la colombe, n’existe plus que dans nos rêves les plus beaux.

Heureux oiseau, noble créature, tu es maintenant loin de cette horreur funeste pendant que je suis dans l’obligation de regarder, d’un œil éteint, ce monde idolâtre. Partout où je donne la tête, ce n’est que futilité et raideur.

J’avance sans regarder mes pieds et j’ai pourtant la tête basse pour ne pas voir l’impensable. Je souffre en silence. J’ai l’impression d’être enfermée dans une cage d’acier pendant que je marche dans cette foule de zombis illusionnés par la réalité augmentée et par leurs prothèses cybernétiques. Je passe sous une voûte pendant que des images de l’océan y sont diffusées. Ces poissons n’existent plus que dans ces scènes de synthèse.

Je sors du tunnel, la lumière revient. J’observe, pétrifiée d’horreur, le spectacle tridimensionnel se déroulant au-dessus de ma tête. Le spot publicitaire holographique vomit la promotion de produits à la fois futiles et grotesques. Les rues de ce siècle sont propres mais j’ai pourtant l’impression de marcher dans un bidonville rempli de détritus et de déchets toxiques.

L’horreur frappe seulement ceux qui subissent de plein fouet leur peine quotidienne. L’implant oculaire de réalité virtuelle a remplacé les chaînes des captifs d’autrefois. Maintenant, les citadins ne marchent plus avec les pieds entravés : c’est leur tête qui est faite prisonnière pendant que leur corps est libre de ses mouvements.

C’est exactement l’inverse des esclaves au temps de l’empire romain. La fausse liberté contemporaine me donne la nausée. Mes yeux se posent sur l’hologramme d’un individu mi-homme mi-femme qui est outrageusement vêtu. Ce spectre danse éternellement dans les rues de cette ville abasourdie par une technologie dénuée de sens.

Je vais rendre l’âme si je ne me reprends pas immédiatement. Je suis née dans un vingt-deuxième siècle sordide et répugnant qui a toutes les apparences de la perfection. On y mange et on y dort sans contraintes apparentes. Nos cerveaux connectés à cette intelligence artificielle doivent chanter les louanges de ces nouveaux dieux païens, sous peine d’être condamnés à mort par crémation instantanée. Des personnages habillés en combinaisons dorées répètent inlassablement les mêmes sermons sur la beauté de la technologie. Ils vantent les mérites des corps hybrides, ces cyborgs qui, pendant les spectacles nocturnes, se mélangent impudiquement dans d’immondes râles bestiaux.

La technologie a tué la beauté chez l’être humain. Nos cerveaux se délectent d’étranges substances synthétiques produites par ces puces implantées dans nos têtes. La morale est désormais inconnue. J’ai eu la chance de pouvoir lire en secret les magnifiques livres interdits de nos ancêtres qui racontaient l’histoire d’un Dieu trinitaire parfait. De nos jours, il faut obéir à la réalité virtuelle, sans se poser de question. Le soir venu, nous devons danser, vêtus d’une tenue transparente, devant nos maîtres assoiffés de perversités. Nous sommes leurs jouets. Je suis une martyre des temps nouveaux.

Ces dominants, descendants de ce que l’on appelait autrefois les « dirigeants de multinationales », se régalent de la perfection de nos corps cybernétiques soumis à leur imagination dépravée. Pendant que ces sadiques nous chevauchent sans compassion, je me souviens de ces lectures fabuleuses afin d’oublier ma souffrance morale. J’aurai préféré vivre enchaînée, comme une esclave dans la Rome Antique, pour que mon esprit puisse vagabonder librement.

Je sais maintenant que l’enfer se trouve ici, dans cet empire technologique gouverné par la compagnie HappySlave. Nos maîtres dominent le monde de leur impudeur inhumaine. Je me demande souvent pourquoi nos aïeux n’ont jamais rien tenté pendant qu’ils le pouvaient encore. Aujourd’hui, tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour le salut de nos âmes…

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Y a-t-il quelqu’un pour sauver la France ?

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Un terrible brouhaha régnait dans la cour de l’immeuble. La foule, agacée et meurtrie, s’excitait durablement. Au-dehors, le chaos régnait. Une insurrection terrible opposait diverses communautés dans un désordre destructeur. La France subissait de plein fouet les conséquences de lois aussi iniques que stupides. La défaillance gouvernementale était désormais une réalité. Le quinquennat d’un certain François avait fait sombrer la nation dans la guerre civile. 2017 était une année tragique.

Soudainement, la porte s’ouvrit. Un homme vêtu de blanc pénétra dans la cour. Il marchait d’un pas étrange, presque flottant. Il semblait glisser majestueusement sur le sol. Il avança devant la foule agitée et dit d’une voix aussi douce que confiante : « Y a-t-il quelqu’un pour sauver la France ? »

Un homme l’ayant entendu fit taire les autres : « Cessez de parler ! Écoutez-le ! ». Les gens, stupéfaits, se turent. Le brouhaha fit place à un silence gêné. L’individu au visage franc demanda de nouveau, d’une même voix : « Y a-t-il quelqu’un pour sauver la France ? ». Estomaqués, certains hommes regardaient le sol comme s’ils n’avaient rien entendu. Des raclements de gorge remplaçaient les réponses franches.

Soudainement, une petite voix s’éleva : « Moi ! ». Des cris d’étonnement retentirent. Quelques personnes se déplacèrent pour laisser passer l’individu à la voix aiguë. Un enfant sortit de l’attroupement pour rejoindre l’homme vêtu de blanc. Il lui tendit un ours en peluche avant de dire : « Monsieur, je veux bien sauver la France. Donnez-lui mon doudou. » Quelques rires gênés s’élevèrent.

L’homme de tête leva le bras d’un geste autoritaire en maintenant un sourire sur son beau visage : « Merci mon enfant. Tu es généreux. Y a-t-il quelqu’un d’autre pour sauver la France ? » lança-t-il en contemplant un à un les individus.

Une vieille femme sortit péniblement de la foule, appuyée sur une canne. Elle rejoignit l’homme pour lui dire d’une voix tremblante : « Monsieur, je suis prête à soigner les malades et les infirmes. » Le silence se fit encore plus rude. Les regards fuyaient davantage devant le courage de cette noble dame.

L’homme qui ressemblait à un prince glorieux répondit : « Madame, votre aide sera précieuse. Peu nombreux sont ceux qui avancent sur l’étroit chemin. Y a-t-il encore quelqu’un pour sauver la France ? »

Un homme leva le doigt avant de s’avancer. Ses vêtements usés et sa longue barbe rappelaient qu’il était mendiant. Il marcha en boitant jusqu’à l’étrange individu avant de lancer d’une voix grave en brandissant une vieille gourde métallique : « Je partagerai ce qui me reste de pain ainsi que mon vieux manteau troué. Si quelqu’un a soif je lui donnerai de cette eau. »

L’homme en blanc, qui semblait quadragénaire, sourit avant de lui répondre d’une voix suave : « Monsieur, votre cœur est pur. Ce n’est pas la force armée qui sauvera la France, mais, c’est l’esprit de charité. Noble peuple français, vous n’avez pas su conserver Mes paroles. Vous vous êtes mortellement assoupis dans vos rêves de confort solitaire en laissant le mal ronger la nation. Vos véhicules de métal réunis ne valent pas un seul cheval : que ferez-vous lorsque le pétrole cessera d’alimenter vos pompes à essence ? Allez-vous vous ruer les uns sur les autres, comme des sauvages, afin de vous emparer du carburant qui vous fait défaut ? Viderez-vous les étalages de sucre, d’huile et de pommes de terre en vous terrant dans vos appartements respectifs ? En vérité, je vous le dis, le manque de charité a fait de vous des êtres aigris livrés au chaos. Un enfant, une vieille femme et un mendiant sont plus courageux que tous les hommes réunis à cet instant même. Souvenez-vous que c’est l’esprit de charité qui a sauvé votre pays dans le passé. Rendez-vous compte du pouvoir hypnotique de la technologie sur vos esprits désemparés. Vous êtes livrés au loup comme des brebis parce que vous n’avez pas su garder le bon berger à la porte du bercail. La France doit périr jusqu’à ce qu’elle comprenne la nature même de son péché d’orgueil. Mon Père vous contemple en ce moment même d’un regard miséricordieux. À vous de vous souvenir de Mes enseignements : mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger. »

Des cris de protestation s’élevèrent soudainement. Les hommes lancèrent en chœur : « Qui êtes-vous pour jouer le redresseur de torts ?!!! Vous n’avez qu’à sauver la France puisque vous y tenez tant ! ». Devant eux, se tenaient l’enfant, la dame âgée et le mendiant. Un linceul blanc reposait sur le sol de la cour : l’individu avait disparu. Une agréable odeur de fleurs flottait encore dans l’air pollué… FIN.

 

Chrétiens ou non-chrétiens, telle est la question

Voici un édifiant conte chrétien, rédigé par un ami, que je souhaitais publier.

***

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Un homme qui n’était alors qu’un jeune adolescent lorsque ses parents émigrèrent, revint tout joyeux dans son pays natal bien des années plus tard. Or, ce royaume était dirigé par un Roi puissant et juste.

Il s’avançait donc vers les marches du palais royal, heureux de revoir à nouveau le roi, car ils avaient été d’inséparables amis durant leur jeunesse. Mais un garde royal l’arrêtât.

« Qui êtes-vous ?

– Je me nomme Cornélius, dit l’homme. Faites savoir à notre bon roi que son ami d’enfance est de retour et a une faveur à lui demander.

– Avez-vous un titre d’entrée délivré par la Reine-mère ? questionna le garde.

– Je n’ai aucun titre d’entrée de qui que ce soit, répondit-il excédé par le zèle du garde. Je suis de noble famille, qui plus est, ami personnel du roi. Je n’ai besoin d’aucun document officiel pour visiter mon ami. Demandez au roi lui-même si vous ne me croyez pas !!!

– Si vous n’avez pas de titre d’entrée délivré par la Reine-mère, comme le veut la loi, je ne peux pas vous laisser entrer. »

Cornélius bouscula le garde, et entra de lui-même dans le palais, tandis que le serviteur sonnait l’alerte. Il parcourut plusieurs couloirs, reconnu le bureau royal, frappa, et y entra sans attendre la réponse. Le Roi était en train d’écrire, et lorsqu’il leva les yeux, un sourire illumina son visage. « Mon ami Cornélius !!! Comme je suis enfin heureux de te revoir. Viens donc dans mes bras mon vieux frère. Mais qu’est-ce qui t’amène donc ici ? » Et ils s’embrassèrent chaudement.

« Je reviens m’installer au pays, et j’aurais besoin d’une de tes faveurs.

– Parle donc mon ami ! répondit le roi, que pourrais-je donc te refuser à toi ? »

À ce moment, le garde de l’entrée du palais parut à la porte du bureau du roi escorté d’une douzaine d’autres hommes armés et dit au roi.

« Votre Majesté. Je vous prie de bien vouloir m’excuser de vous interrompre, mais cet homme qui se prétend votre ami est entré illégalement dans le palais. Il n’avait aucun titre d’entrée signé de la main de votre mère, et a forcé le passage.

– Ah ! fit le roi surpris et attristé. Tu as bien fait ton travail garde. Maintenant qu’on nous laisse seuls, Cornélius et moi. Je ne crains rien. »

Une fois que la porte du bureau royal fut refermée, le roi s’adressa à Cornélius.
« Dis-moi mon ami. Suis-je pour toi le roi ou un ami ?

– Hum…difficile à répondre » dit Cornélius « Tu es à la fois mon roi et mon ami.

– Précise davantage.

– Tu es mon roi pour la justice, et mon ami pour l’affection qui nous est réciproque.

– Certes ! Mais si je suis ton roi, pourquoi outrepasses-tu mes lois ? D’autant plus que comme ami privilégié tu devrais montrer l’exemple au peuple. Et si tu m’aimes comme ami, pourquoi n’exécutes-tu pas par amour pour moi ce qui m’est plaisant ?

– Je n’avais pas le temps ni l’envie de passer par ta mère pour obtenir un titre d’entrée.

– Mais sais-tu Cornélius, qu’un titre d’entrée est justement nécessaire pour me protéger de tout attentat ? Donc, tu te dis mon ami, mais pour ton confort personnel tu ne veux pas te soumettre aux lois qui protègent celui que tu aimes…en outre, tu fais grand affront à ma mère qui aurait été joyeuse de te revoir. Et qui, à cause de cette joie de revoir l’ami d’enfance de son fils bien aimé, t’aurait fait passer en priorité. N’aimes donc-tu pas ma mère ?

– Si bien sûr…mais…ce n’est pas elle qui est reine, c’est toi ! C’est toi l’oint de Dieu, toi le consacré !

– Et d’après toi, qui est donc la mère d’un roi, sinon une reine ? Si tu la méprises elle, tu me méprises moi. Car tu te dis mon ami, mais tu n’aimes pas ceux que j’aime. Tu te dis avec moi, mais tu n’es pas de moi. Car aimer vraiment quelqu’un, c’est aussi aimer ceux qui l’ont conçu, aidé, protégé, aimé. Aimer quelqu’un, c’est obéir à ses désirs même s’ils sont contraignants pour nous. Or, tu as méprisé la signature de ma mère, tu as méprisé ma loi, tu as bousculé les gardes qui me protègent, alors que je t’ai fait bon accueil. Bref, tu es passé de toi-même au-dessus de toutes les conventions que j’ai établies, et tu prétends m’aimer ? À peine es-tu de retour au pays que tu piétines déjà mes ordres et mes lois édictées pour le bien-être du peuple. Pourquoi aurais-tu des droits privilégiés, alors que les fils du royaume qui sont mes enfants s’y soumettent ? Si un des fils du royaume s’était conduit comme toi, que crois-tu qu’il lui serait arrivé ?

– Certainement, tu l’aurais fait mettre au cachot, et ta police l’aurait sévèrement questionné !

– Tu le dis toi-même ! Mais à cause de mon amour pour toi, je te renvoie présentement sans rien t’accorder. Si tu veux me rencontrer, tu devras auparavant apprendre à m’aimer vraiment, c’est-à-dire à me respecter jusque dans ce que j’ai établi. Tu passeras donc par ma mère, et tu attendras ton tour. »

Dans cette parabole, nous touchons du doigt le problème de la Chrétienté. Un individu qui croit au Christ mais ne respecte pas ses règles peut-il être appelé Chrétien ?

NON.

Car reconnaître, c’est aimer. Et Aimer, c’est être UN avec l’objet de l’amour.
Il ne faut pas être POUR le Christ, mais DU Christ.
Le Christ n’est pas un homme politique pour lequel on vote, ou une sorte de star qu’on admire. Le Christ n’est pas une idole, IL est DIEU et Fils de Dieu. Et à ce titre nous ne devrions faire qu’un avec LUI. Or la totalité du Christ se révèle dans la fusion avec Lui donc la Communion.

Or, qui dit communion, dit symbiose des cœurs. Comment peut-on se dire Chrétien si on rejette la mère du Christ en la rabaissant au rang de simple créature sans pour autant faire AFFRONT à Dieu en enseignant que Lui qui est Lumière aurait mélangé son essence glorieuse avec l’obscurité et les ténèbres d’une femme pécheresse, d’une simple fille d’Adam.

Si Dieu a choisi cette femme, elle devait (puisque le fils est le NOUVEL ADAM) être à son tour la NOUVELLE ÈVE, la CO-RÉDEMPTRICE, pure et sans tâche. Car de l’homme (Adam) est sorti la femme, et de la femme (Marie) est sorti le nouvel Adam.
Le Christ a établi l’Église UNE, SAINTE, CATHOLIQUE et APOSTOLIQUE. Et parce qu’elle est une (même si elle porte plusieurs noms : Catholique Romaine ; Catholique Orthodoxe ; Catholique orientale Copte, Catholique orientale Maronite, ainsi que chaldéenne, syrienne, libanaise), il n’y a donc qu’elle qui puisse se définir comme Chrétienne.

Frère Séraphin de Marie