Le Jansénisme, une crise irrésolue dans l’histoire de l’Église

En 1640, Jansen (1585-1638), plus connu sous le nom latinisé de Jansénius, publie un ouvrage intitulé l’Augustinus. Celui-ci déclenchera une immense polémique dans la France du XVIIe siècle. Louis XIV condamna le Jansénisme. Le Pape Urbain VIII ainsi que ses successeurs condamnèrent cette doctrine dans différentes bulles. Le Jansénisme disparaît vers la fin du XIXe siècle. Vatican I, qui aura lieu du 8 décembre 1869 jusqu’au 20 octobre 1870, met définitivement un terme aux querelles successives.

Le Jansénisme, basé sur les écrits de Saint Augustin, affirme que Dieu n’accordera sa grâce qu’à ceux qui y sont prédestinés. Par conséquent, la liberté de l’homme serait réduite à néant. Cette doctrine s’avère fataliste puisqu’elle divise l’humanité en deux clans : les élus de Dieu et les autres.

Les Jésuites, fortement opposés aux Jansénistes, défendaient une thèse beaucoup plus humaniste. Voici un extrait tiré de l’ouvrage « Louis XIV » de Jean-Christian Petitfils : « En 1644, par exemple, le père Héreau admettait si bien la morale de l’honneur qu’il autorisait le duel des gentilshommes et l’avortement de la fille séduite et abandonnée… Sans songer à rejoindre le protestantisme, tout un courant nouveau, au début du XVIIe siècle, s’inquiéta de la montée de ces thèses laxistes, s’affligeant de voir l’esprit du siècle, futile et mondain, pénétrer l’Église de France. »

Peter_Paul_Rubens_Christ_Janseniste

Le Christ de Rubens représenterait un Christ Janséniste. Ses bras dressés à la verticale annoncent fatalement le nombre restreint des élus. Son attitude, dans une terrible souffrance, récuse l’accueil de la multitude. Par conséquent, ce Christ représente celui de la Justice mais certainement pas celui de la Miséricorde.

On voit qu’il est difficile de trancher clairement en faveur des Jésuites ou des Jansénistes parce que ce serait approuver une attitude partiale et, par conséquent, hérétique. Ce que l’on sait, c’est que l’Église a condamné le Jansénisme pour laisser la place à l’accueil de la multitude grâce à la Miséricorde divine. Cette attitude, entièrement favorable à la Miséricorde, approuvait insidieusement l’humanisme. Par conséquent, le salut universel qu’a prôné l’Église jusqu’à aujourd’hui a ouvert la porte à l’œcuménisme et à l’égalité des religions puisque le message du Christ a été dénaturé par une attitude exclusivement miséricordieuse à l’égard de l’humanité.

L’Église a probablement annoncé la crise dans laquelle l’humanité est engluée au XXIe siècle dès lors qu’elle condamnait irrémédiablement le Jansénisme. Dans tous les cas, l’histoire est ce qu’elle est parce Dieu l’a voulu ainsi. Ce que l’on peut conclure de ces événements historiques, c’est qu’un Concile aurait dû avoir lieu pour prendre les justes décisions qui auraient permis d’enrayer la crise ayant favorisé la naissance du Jansénisme. L’infaillibilité de l’Église ne peut être reconnue qu’à travers des Conciles diligentés avec respect en faveur de la Miséricorde et de la Justice Divine car l’une ne va pas sans l’autre.

En prônant exclusivement la Miséricorde, l’Église a ouvert la porte au salut collectif. Cet humanisme béat a conduit inéluctablement l’Occident à l’immoralité puisqu’il approuvait, en toute logique, l’esprit du monde en son sein. Cet humanisme a donné naissance aux doctrines matérialistes, comme le socialisme et le communisme, et a généré les guerres mondiales du XXe siècle.

À l’opposé, si l’on prône la sévère Justice Divine, on tombe dans la dictature spirituelle qui conduit à l’asservissement complet de l’humanité et à une fatalité morbide. Jésus-Christ a donné son sang, non pas pour condamner l’humanité ou pour la gracier « ad vitam æternam », mais, pour rétablir l’ordre dans un univers corrompu par le mal.

Chaque être humain peut être sauvé à condition de marcher sur le chemin de la droiture en acceptant toutefois sa fragilité naturelle. Sans compromis intelligible, on tombe irrémédiablement dans les hérésies humanistes (laxistes) ou fatalistes (autoritaires).

Par conséquent, il faudrait ouvrir un nouveau Concile favorable à la fin de l’humanisme béat pour que la Justice du Christ puisse reprendre la place qui est la sienne. Jésus-Christ est la Vérité. C’est pourquoi il annonçait sans complaisance ce que les hommes devaient entendre lorsqu’il était encore parmi nous. L’Amour brûlant de Dieu dépasse notre entendement. Sa Miséricorde est totale dès lors qu’il y a une réelle contrition dans le cœur des hommes, sinon, c’est sa Justice qui frappe de son bras pour réparer le mal qui a été fait.

La victoire de l’humanisme sur le monde a engendré la bête que l’on connaît aujourd’hui. C’est avec du bon sens et de la rigueur que l’on pourra réconcilier l’homme avec Dieu. Sans impulsion humaine favorable à la Justice Divine, l’homme sera condamné à disparaître dans la souffrance de son immoralité. La guerre serait alors le début des châtiments par la faute de cet humanisme béat qui refuse de considérer la Justice divine comme une réalité.

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