Le triomphe de Judas Machabée

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« Matathias et Judas Machabée » extrait de « les principaux faits de l’histoire sainte » de l’abbé L. Bataille. Page 158 à 160

« La persécution d’Antiochus ne donna pas seulement des martyrs à la Judée, elle y suscita des héros qui, les armes à la main, revendiquèrent l’indépendance de leur patrie. Un saint prêtre, nommé Matathias, donna le signal de la révolte contre l’infâme tyran. Sollicité de se soumettre aux décrets et de sacrifier aux idoles, il tua l’officier Syrien qui présidait au sacrifice, renversa l’autel, et, brandissant son arme ensanglantée, il s’écria :

« Que celui qui veut rester fidèle au Seigneur me suive ! »

Et il s’enfuit dans les montagnes avec ses cinq fils Jean, Simon, Judas, Éléazar et Jonathan. Beaucoup de Juifs fidèles répondirent à sa voix et, au bout de peu de temps, il se vit à la tête d’une armée assez forte pour prendre l’offensive. Il se mit donc à parcourir le pays, chassant les étrangers, renversant les autels idolâtriques et rétablissant partout le culte du vrai Dieu. Mais la mort vint le surprendre au milieu de ses succès.

Son fils Judas reprit l’œuvre de la délivrance et la poursuivit avec une vaillance telle qu’il mérita le surnom de Machabée, c’est-à-dire qui frappe avec le marteau. Semblable à un lion, il se rendit redoutable aux ennemis de son pays et de son Dieu ; il défit les généraux d’Antiochus dans quatre combats successifs et finit par se rendre maître de Jérusalem. Son premier soin, alors, fut de purifier le temple profané par les païens et d’y rétablir le culte du vrai Dieu. Le sanctuaire fut restauré et de nouveau consacré au Seigneur, par une dédicace solennelle qui dura huit jours.

En apprenant les revers de ses généraux, Antiochus résolut de se venger. Il monta sur un char et donna l’ordre de précipiter la marche vers Jérusalem, afin, disait-il d’en faire le tombeau de tous les Juifs. Mais la main de Dieu l’arrêta. Soudain, il fut pris d’une violente douleur aux entrailles et tomba de son char. Il se fit de fortes blessures ; peu après, des plaies immondes se formèrent et une gangrène infecte dévora ses chairs. L’orgueilleux tyran comprit que Dieu même le frappait et voulut apaiser sa justice par des prières et des promesses de réparation. Mais son repentir n’était pas sincère : Dieu ne l’exauça pas, et il mourut dans le désespoir et des souffrances inexprimables.

Cependant son fils et son successeur Antiochus Eupator, reprit les hostilités et envoya en Judée un de ses meilleurs généraux avec une brillante armée. Machabée invoqua le Seigneur, et, confiant dans son secours il engagea le combat. Tout à coup, au plus fort de la mêlée, cinq cavaliers apparurent dans les airs à côté de Judas, lançant contre les Syriens des traits foudroyants. À cette vue, le trouble se jeta dans les rangs ennemis et 20 000 hommes d’infanterie et 6 000 cavaliers furent tués ; le reste prit la fuite.

Avec le secours de Dieu, Judas vainquit encore les Syriens et leurs alliés dans plusieurs autres combats. Une fois, un certain nombre de Juifs étaient restés sur le champ de bataille. Quand on voulut les ensevelir, on trouva sous leurs vêtements des objets idolâtriques dont le contact était défendu aux Hébreux. On comprit alors pourquoi ils avaient péri et l’on supplia le Seigneur de leur pardonner ce péché. Ce fut à cette occasion que Judas Machabée envoya 12 000 drachmes d’argent à Jérusalem, afin qu’on offrit un sacrifice d’expiation pour ces morts, « car c’est une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient rachetés de leurs péchés. »

La mort de Judas fut aussi glorieuse que sa vie. Attaqué un jour à l’improviste par des forces vingt fois supérieures aux siennes, il se vit abandonné de la plupart de ses soldats, et resta avec 800 hommes. Ceux-ci l’engageaient à fuir.

« Non ! Non ! s’écria le héros ; Dieu nous garde de fuir devant l’ennemi ! Si notre dernière heure est arrivée, mourons pour la patrie et ne souillons pas notre gloire d’une tache ineffaçable. »

Il dit et s’élança dans les rangs ennemis ; il fit des prodiges de valeur ; mais enfin, accablé sous le nombre, il tomba frappé de mille coups. Sa petite troupe prit alors la fuite, en emportant le cadavre de son chef magnanime. Tout Israël pleura pendant plusieurs jours la mort de son libérateur.

Réflexions. Quand la patrie est en danger, on dit que tout citoyen doit se faire soldat pour la défendre ; de même, quand l’Église est attaquée, comme elle l’est de nos jours, tout chrétien doit se faire le véritable soldat de Jésus-Christ. Comment ? En priant pour le triomphe de l’Église et l’humiliation de ses ennemis ; en donnant toujours l’exemple d’une inviolable fidélité à ses lois ; en fuyant ceux qui conspirent contre elle ; en soutenant sa cause par une parole convaincue et dévouée, quand elle est calomniée en notre présence. Un bon enfant ne peut laisser insulter sa mère sans rien dire. Et nous le voyons par l’exemple des Machabées : si les bons étaient plus vaillants, combien les méchants seraient moins audacieux et moins forts ! »

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Le martyr d’Éléazar et des sept jeunes Machabées

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« Persécution d’Antiochus-Épiphane » extrait de « les principaux faits de l’histoire sainte » de l’abbé L. Bataille. Page 156 à 158

« L’orgueilleux et cruel Antiochus-Épiphane, roi de Syrie, persécuta le peuple Juif avec un infernal acharnement dans le but de le contraindre à abandonner sa religion et à embrasser le paganisme. Le temple de Jérusalem fut profané et dédié à Jupiter, le père des dieux ; le Sabbat et les fêtes nationales supprimés ; les Juifs sommés de sacrifier aux idoles. Beaucoup cédèrent devant les menaces ; mais un grand nombre aussi préféra la mort à l’apostasie. Les plus illustres martyrs de cette persécution furent Éléazar et les Machabées d’Antioche.

Éléazar était un vieillard de 99 ans et l’un des premiers parmi les docteurs Juifs. On voulait le forcer à manger de la viande de porc immolé aux idoles ; il refusa et se déclara prêt à mourir plutôt qu’à se souiller. D’anciens amis essayèrent de le sauver et l’exhortèrent à tromper le roi, en mangeant d’une viande qu’ils avaient apportée et qui n’était pas défendue par la loi de Moïse.

« Non, non ! répondit-il d’une voix forte ; plutôt la mort ! Une telle dissimulation serait le déshonneur de ma vieillesse. Tous ces jeunes diraient : Éléazar s’est fait apostat à 99 ans ! Mon exemple les pervertirait et j’emporterais au tombeau, avec la malédiction de Dieu, une mémoire chargée de mépris. D’ailleurs, mort ou vif, ne suis-je pas toujours sous la main du juste Juge ? En mourant fidèle à mon Dieu, je couronne glorieusement mes cheveux blancs ; et je lègue à mes jeunes concitoyens, l’exemple d’une inviolable fidélité aux lois du Seigneur. »

Il dit et reprit sa marche vers le lieu du supplice. L’héroïsme de sa réponse avait irrité les soldats qui le conduisaient. Ils l’accablèrent de coups et prolongèrent à plaisir les tortures de son agonie.

« Ô mon Dieu ! dit la noble victime en expirant, vous savez que je pouvais éviter cette mort cruelle ; mais vous savez aussi que je suis heureux de souffrir et de mourir pour vous. »

La jeunesse eut aussi ses martyrs. Une famille juive d’Antioche, surnommée les Machabées, et composée d’une mère avec ses sept enfants, fut conduite devant le roi et sommée de manger des viandes défendues par la loi de Moïse : tous refusèrent. On déchira leur chair à coups de fouets ; tous persistèrent dans leur refus et se déclarèrent prêts à mourir pour leur Dieu. Alors on les prit un à un et on leur coupa successivement la langue, puis les pieds, puis les mains ; ensuite on leur arracha la peau de la tête ; enfin on les jeta dans une chaudière d’eau bouillante. Rien ne les ébranla et les six aînés des fils subirent ainsi le martyre, sous les yeux de leur mère, avec un courage invincible.

Restait le plus jeune avec sa mère. Antiochus attira l’enfant près de lui et lui fit les plus séduisantes promesses pour l’engager à sacrifier aux idoles. Mais le jeune Machabée ne se laissa point ébranler. Alors le roi appela la mère et la conjura d’avoir pitié de son dernier enfant et de l’exhorter à obéir aux lois, afin de sauver sa vie. La mère alla près de son fils et lui dit à voix basse :

« Mon enfant, je t’en supplie ; prends pitié de celle qui t’a donné le jour. Élève tes regards vers le Ciel et ne crains pas les menaces de ce tyran. Sois digne de tes frères et reçois la mort de bon cœur, afin que je te retrouve avec eux dans la ville éternelle… »

Fortifié par cette héroïque exhortation, l’enfant dit aux bourreaux :

« Qu’attendez-vous ? Je ne connais qu’une loi : celle de Moïse ! Je n’obéirai point à l’ordre du roi !… »

En entendant ces paroles, Antiochus entra dans une véritable fureur et fit mourir la mère et l’enfant dans les plus affreuses tortures.

Ce fut ainsi qu’Antiochus mérita d’être appelé le Néron des Juifs. Mais nous verrons comment Dieu exerça son jugement sur ce cruel tyran.

Réflexions. Éléazar meurt martyr, plutôt que de manger de la viande contre la loi de Dieu ; les jeunes Machabées et leur mère, meurent pour le même motif, dans les plus affreux tourments. Quelle foi et quel courage ! Chrétiens, avons-nous une foi vaillante et indomptable ? Y en a-t-il beaucoup parmi nous qui ont le courage d’observer les commandements de Dieu et de l’Église, en toutes occasions, malgré les rires de l’impiété ou les menaces des puissants du jour ? Hélas ! Les vrais chrétiens sont rares ! Beaucoup ne sont plus chrétiens que de nom. Dominés par le souci des intérêts temporels, ils sont indifférents et prêts à apostasier à la première sommation. Pourtant, celui qui veut se sauver doit être digne de Jésus-Christ, pratiquer la religion au péril même de sa vie, aimer Dieu par dessus toutes choses et préférer mourir que de l’offenser. »

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