Film à voir : la bataille de Vienne

Ce film, tourné en langue anglaise, n’est étonnamment pas traduit en français. Il est bien évident que la bien-pensance gouvernementale ne souhaite pas que la population s’informe sur l’histoire de l’Europe. Vu que les médias déconseillent fortement de le regarder, je vous invite à le voir, même s’il est sous-titré.

Sous-titres du film (non disponibles en langue française) : http://www.opensubtitles.org/fr/search/sublanguageid-all/idmovie-145802

Maintenant, voici la véritable histoire de la bataille de Vienne – 12 septembre 1683

L’expansion musulmane

Le prophète Mahomet ayant décrété la nécessité d’une guerre sainte, le jihad, destinée à propager l’Islam autant par la parole que par l’épée, les conquêtes musulmanes commençèrent rapidement.
Les chrétiens perdirent très tôt leurs possessions du Proche-Orient, puis l’Espagne, et ne continrent les Maures qu’en 732, lors de la bataille livrée par Charles Martel entre Tours et Poitiers.
Les croisades, qui regroupèrent de nombreuses nations chrétiennes, se soldèrent finalement par un échec.

L’an 1.300 vit les Turcs ottomans devenir prédominants au sein des contrées musulmanes. Ceux-ci se lançèrent rapidement à l’assaut des possessions byzantines et du reste des Balkans. Bien organisés, les Turcs furent victorieux des Serbes à Kossovo, d’une coalition chrétienne à Nicopolis, puis des Hongrois et Polonais à Varna (1444). En 1453, le sultan Mehmet II s’empara de Constantinople.

L’objectif suivant ne pouvait être que le Saint Empire romain germanique et les villes de Vienne et Rome devinrent des objectifs prioritaires. Au XVI ème siècle, les Turcs s’emparèrent de Rhodes, furent victorieux des Hongrois à Mohacs (1526) et mirent, en vain, le siège devant Vienne (1529).

Au début du XVII ème siècle, les Tartares, vassaux des Ottomans, attaquèrent l’Ukraine et des régions frontalières de la Pologne. Victorieux des Polonais à Cacora en 1620, les Turcs s’emparèrent de la forteresse polonaise majeure de Kamienec Podolski mais furent toutefois vaincu, en 1621, à Chocim par une force composée de Polonais et de Cosaques.

Jean III Sobieski

En 1674, Sobieski s’empara de la couronne de Pologne. Désireux de récupérer les territoires occidentaux de Prusse et de Silésie perdus au profit du Brandebourg et de l’Empire allemand, il tenta, durant les années 1677 et 1678, de parvenir à un accord avec les Ottomans. Une paix durable ne put être conclue car le sultan Mehmet IV s’était laissé convaincre par son belliciste grand vizir, Kara Mustapha, d’écraser la Pologne.

En 1683, les Ottomans reprirent leurs offensives en Hongrie, propriété des Habsbourg. La Pologne, alliée à l’Empire, envoya ses forces au secours de ses alliés…

L’armée ottomane

Composée d’effectifs provenant de régions diverses, l’armée ottomane était un conglomérat de Turcs, Serbes, Croates, Albanais , Grecs, Valaques, Moldaves, Hongrois, Géorgiens, Arabes, Tartares,…

La force de l’armée ottomane résidait dans son emploi d’un corps très efficace et des plus disciplinés, celui des janissaires. A l’origine, le corps des janissaires « jeni czeri » était constitué de garçons recrutés, entre l’âge de 8 ans et de 14 ans, au sein des contrées chrétiennes conquises. Les garçons étaient convertis à l’Islam, apprenaient la langue turque et le maniement des armes. Les plus brillants éléments étudiaient les lois et étaient formés au commandement de la troupe. Lors des combats de Vienne, en 1683, 50.000 janissaires, principalement armés de mousquets et se distiguant par leur fanatisme musulman, constitueront l’élite de la force turque.

L’armée turque de l’époque avait parfait sa technique de pose de mines, consistant à creuser des tunnels sous les fortifications avant d’y poser des charges de poudre mises à feu à l’aide de mèches.

Le corps de cavalerie majeur comptait 15.000 hommes. Aux côtés de cette cavalerie principale, on trouvait des troupes provinciales dont la plus intéressante était la cavalerie tartare, très légère et experte dans les missions de reconnaissance et les raids sur les lignes de communication de l’ennemi. Armés d’arcs, de sabres ou de lances, ces cavaliers tartares n’utilisaient jamais d’armes à feu et refusaient souvent de participer à une bataille rangée.

Au total, toutes formations confondues, l’armée ottomane disposera de 200.000 combattants.

L’armée impériale

L’armée impériale et des électeurs allemands reposait surtout sur son infanterie, dotée d’une importante puissance de feu. On avait privilégié l’usage du mousquet aux dépens des piques et des armures. On avait aussi introduit dans les rangs un fort contingent de grenadiers.

L’importance donnée à l’arme à feu avait entraîné le déclin de la cavalerie dont les charges à l’arme blanche avaient pratiquement disparu. La nouvelle tactique de la cavalerie consistait plutôt aux tirs par rangs successifs.

Les calibres en usage dans l’artillerie avaient été unifiés et le déplacement des pièces de campagne avait été facilité.

L’armée polonaise

L’armée polonaise de l’époque se présentait comme l’une des meilleures d’Europe et était constituée de deux grandes tendances…
On trouvait une armée de recrutement nationale, encore à forte tendance féodale surtout en matière de cavalerie.
On trouvait également une armée composée de mercenaires étrangers, plus importante en nombre, et construite sur le modèle occidental.

Très bien instruite et très performante, l’armée polonaise souffrit en permanence d’un problème de manque d’effectifs.

Le cavalier lourd, husarz, armé d’une lance de 5 mètres, constituait l’essentiel de la cavalerie. Rangés sur deux rangs, les hussards chargeaient à la lance et n’utilisaient l’épée que si la lance venait à se briser. Capables de combattre à pied et inspirant la terreur à leurs adversaires ils furent bien souvent victorieux mais lors de confrontations contre des armées occidentales, comme celles de la Suède par exemple, ils furent souvent repoussés par le feu des mousquets.
A Vienne, on comptera 3.200 hussards polonais. Ils seront épaulés par 8.000 cavaliers semi-lourds et 2.400 cavaliers légers.

L’infanterie polonaise, composée de paysans, et dotée d’une bonne puissance de feu grâce à des mousquets légers, disposait d’environ 11.000 hommes lors de la bataille.

Les Polonais utilisèrent enfin 28 canons de campagne lors de leurs opérations autour de Vienne…

Le siège de Vienne

Au début de l’offensive ottomane, l’armée autrichienne de l’empereur Léopold Ier , disposant à peine de 27.000 hommes, ne parvint pas à contenir l’envahisseur sur les frontières, ni à arrêter les Turcs sur les rives du Raab.

Léopold dut se résoudre à quitter Vienne dont il confia la défense à 11.000 hommes dirigés par le comte Ernest Starhemberg. La défense allait durer 62 jours. Les Turcs commençèrent à saper les défenses de Vienne le 14 juillet 1683. Le roi polonais honora ses obligations en dégarnissant les défenses de son propre pays mais non sans menacer le comte Thököly, qui dirigeait la Hongrie pour le compte des Ottomans, de terribles représailles si celui-ci profitait de cette situation.

La première armée de renforts à parvenir sur la rive gauche du Danube fut celle de Maximillien-Emmanuel, électeur de Bavière. Forte de 11.000 hommes, elle constituait une force bien entraînée et des plus fiables.
Dans le courant du mois d’août, elle fut rejointe par celle de Souabe-Franconie (9.000 hommes) conduite par le comte Georges-Frédéric Waldeck, puis par celle de Saxe (11.500 hommes) sous le commandement de Jean-Georges III.
La dernière armée à parvenir sur place, mais aussi la plus attendue, fut la force polonaise de 27.000 hommes de Jean Sobieski.

Ce dernier fut placé au commandement de l’ensemble des forces lors du conseil de guerre de Stettelsdorf, le 4 septembre 1683. Sobieski décida de placer ses forces au nord-ouest de Vienne avec, à gauche l’armée impériale, au centre les contingents allemands, et à droite les forces polonaises.

Les sapeurs de Mustapha avaient réussi à démolir une partie des murs de Vienne mais, étrangement, les Turcs ne prirent aucune disposition contre Sobieski après avoir appris son arrivée imminente .
Au matin du 12 septembre 1683, l’armée de Sobieski marcha à la rencontre des Turcs. Mustapha lança une contre-attaque avec le gros de ses troupes et le combat fut acharné de l’aube au crépuscule. Le combat se joua sur le flanc droit lorsque l’infanterie polonaise attaqua les Janissaires retranchés dans des bois et parvint à s’emparer du terrain.

À 15 heures, quatre groupes de cavalerie, l’un austro-allemand et les trois autres constitués de hussards polonais, soit 20 000 hommes en tout, chargèrent en descendant des collines avec le roi Sobieski à leur tête. Ils poussèrent jusqu’au camp ottoman, tandis que la garnison de Vienne effectuait une sortie et se joignait au combat. Les janissaires du grand vizir se battirent jusqu’au dernier cependant que le reste de l’armée ottomane se retira en désordre, abandonnant sur place canons et provisions. En moins de trois heures la bataille était gagnée et les Turcs forcés à une retraite désordonnée, drapeau du Prophète en tête.
Dans le butin que récupèrent les vainqueurs figuraient 500 sacs de café qui permirent aux Viennois d’être les premiers Européens à siroter une tasse de café à la crème fouettée accompagné de sucre ou de lait pour en adoucir le goût (et agrémentée d’une patisserie originale de l’époque : un petit pain brioché en forme de croissant de lune, symbole du drapeau turc). Le café-crème et le croissant étaient nés !

Le début du reflux ottoman

Les Turcs perdirent environ 15.000 hommes et les alliés 4.000 (dont 1.500 tués). Kara Mustapha paya la déroute de sa tête, le 25 décembre 1683.
Fortement affaiblie, la Turquie dut abandonner la majeure partie des Balkans et fut réduite à signer le traité de Karlovitz, en 1699, face à une Sainte Ligue renforcée par des pays tels que la République de Venise, la Papauté et la Russie.

La période de l’expansion ottomane était révolue.

Source:les plus grandes batailles de l’histoire.

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