L’usure, ce péché mortel très contemporain

Si l’on considère la civilisation du XXIe siècle, sans aucun recul, les banquiers et les financiers ne sont que des professionnels qui manient de l’argent. Hélas, il s’agit d’une terrible rhétorique fallacieuse. En réalité, l’usure est à l’origine de tous nos maux.

Qu’est-ce que l’usure ? Il s’agit d’un procédé mathématique qui permet de s’enrichir grâce à l’avance d’une somme d’argent. Le prêteur se fait rembourser l’argent avancé et récupère, en guise de dédommagement, une somme supplémentaire. L’argent ainsi acquis permet de procéder à d’autres investissements. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui les intérêts bancaires.

Toutefois, l’usure fut formellement interdite grâce à l’héritage des commandements de Notre Seigneur Jésus-Christ, et ce, jusqu’au XIIe siècle. C’est à partir du XIIIe siècle que l’Église se mit à la tolérer. L’usure fut au service d’un pouvoir légitime avant de dériver, au fil des siècles, vers des intérêts privés puisque l’humanité s’est peu à peu émancipée des commandements du catholicisme pour s’attacher à des valeurs matérialistes. Les valeurs chrétiennes, si importantes pour préserver la justice sociale, ont de moins en moins été respectées, au point d’être bannies de nos jours, de la civilisation occidentale.

Pourquoi est-ce que l’usure fut longtemps interdite ? Le catholicisme considère l’usure comme un péché mortel parce que cette pratique malicieuse détruit la justice sociale. D’autant plus que celui qui s’enrichit à partir d’une somme prêtée risque d’investir les intérêts obtenus dans des affaires malsaines, puisque personne ne sait à quelle fin sont destinées les sommes d’argent obtenues.

Réfléchissons un instant. Depuis la révolution française, chacun peut vendre et acheter comme il l’entend. Celui qui est suffisamment rusé peut acheter des produits à un coût faible pour les revendre ensuite à un prix plus élevé. Tout individu suffisamment malin peut obtenir de l’argent à partir d’un achat initial. Il lui suffit de réinvestir cette somme dans un concept similaire que l’on appellera « entreprise » pour s’enrichir légalement. L’argent ainsi obtenu est similaire à l’usure puisque l’on obtient de l’argent à partir d’un primo-investissement.

Le problème est que le quidam peut revendre n’importe quoi à des acheteurs qui n’en savent pas davantage, sous couvert de marketing publicitaire. D’autant plus que le secret bancaire empêche à quiconque de comprendre ce qui se passe dans les entreprises. Ainsi, on ne se concentre jamais sur les motivations des personnes qui s’enrichissent. Pourtant, nous devrions nous poser quelques questions primordiales :

1) Est-ce que l’entreprise qui s’enrichit abrite des êtres moraux ou des personnes malicieuses ?
2) Est-ce que les dirigeants possèdent les vertus nécessaires qui les inciteront à partager les sommes d’argents acquises afin de participer à la justice sociale ?
3) Quelles sont leurs croyances et leurs motivations finales ?
4) Que comptent-ils faire de leur argent ?
5) Sont-ce des philanthropes qui vont investir dans des causes à des fins politiques ou cherchent-ils à s’investir dans des causes sincères et nobles ?
6) Est-ce que ces individus participent finalement à l’intérêt général ?

En réalité, dans ce cruel XXIe siècle dénué de moralité, nous avons perdu l’essentiel : seuls les commandements de Jésus-Christ nous permettent de voir clair dans les manœuvres de ceux qui sont à la tête des multinationales : l’argent gagné par l’usure ou par la vente n’est plus destiné à la justice sociale.

L’argent illégitimement acquit nourrit la turpitude humaine. Les sommes qui pourraient être destinées à apaiser les souffrances des plus pauvres ne sont utilisées qu’à des fins égoïstes. Voilà le problème majeur de notre époque.

La seule solution est d’interdire l’usure. Évidemment, cela ne peut pas se faire aujourd’hui. Il va falloir que la France souffre énormément avant que les choses ne changent. L’occident prendra conscience de la haute importance du catholicisme lorsque la civilisation aura plongé dans le gouffre de l’enfer matérialiste. Ce n’est qu’à partir de ce moment précis que les hommes renoueront avec les saintes valeurs spirituelles qui ont fondé la France.

Le confort contemporain nourrit l’aveuglement et la fainéantise : l’internet et les smartphones contribuent énormément à nourrir la grande illusion. Pendant que les hommes immoraux s’enrichissent, la population s’enfonce dans la souffrance et personne n’ose dénoncer cette effroyable réalité. En réalité, il va falloir faire table rase, purement et simplement, des valeurs matérialistes héritées de la Renaissance et des Lumières.

Quelle est la légitimité d’un individu qui a passé sa vie à s’enrichir ? Est-il supérieur au pauvre bougre qui n’a que ses bras pour nourrir sa famille ? Est-ce que l’usurier est un être physiquement supérieur, tel un demi-dieu ? Dans notre civilisation, celui qui s’est enrichit donne l’illusion à la société qu’il est supérieur sur le plan matériel tandis que la partie morale est totalement éclipsée, puisque les devoirs de chacun ont été évacués. Un usurier qui aurait, dans une civilisation catholique, osé annoncer au grand jour qu’il est supérieur aux autres aurait aussitôt, à juste titre, été jugé et certainement condamné à réparer ses actes et à rembourser les sommes d’argent dérobées au bon peuple.

Pour en arriver dans cette sordide époque, il fallait que ceux qui souhaitaient s’élever au-dessus des autres, depuis de nombreux siècles, détruisent les valeurs morales découlant du catholicisme pour y substituer la vacuité du matérialisme. Ainsi, dans une société dénuée de moralité, ces gens-là ont pu devenir des êtres de première importance. En détruisant les notions du bien et du mal, les usurpateurs ont pu s’emparer illégitimement du pouvoir. Telle est la triste réalité de notre civilisation.

Ceux qui ont participé au renversement de la civilisation devront payer, tôt ou tard, pour leurs méfaits afin que se réalise la prophétie du Nouveau Testament : « les premiers seront les derniers ». Il faudra bien que les élus politiques, les actionnaires et les millionnaires retournent à la réalité en participant aux tâches d’intérêt général : nettoyer les lieux publics, laver les malades et les personnes âgées, descendre dans les égouts, se plier aux demandes des gens en difficulté et, enfin, distribuer leur argent pour les causes générales. Ce serait déjà un bon début. Ce jour-là viendra. Gardons espoir en un monde meilleur et souvenons-nous de la félicité de l’après-vie pour les justes.

Lien vers le fichier PDF : https://lafrancechretienne.wordpress.com/wp-content/uploads/2018/01/l_usure_ce_peche_mortel_tres_contemporain.pdf

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.